Georges Lehoucq

Georges Lehoucq naît à Tourcoing le 24 Avril 1870. Après ses études au Lycée de Douai puis au Lycée de Tourcoing que son oncle Fidel Lehoucq vient de fonder, il part à Arras pour effectuer son service militaire. A son retour, Georges est ambitieux. Il a hérité d’un coquet capital et souhaite donc absolument créer son entreprise. Son choix se porte sur la ville de Roubaix car c’est une ville industrielle textile performante qu’on surnomme à l’époque : « la Manchester du Nord », ville qui a besoin de matériaux pour la construction de logements ouvriers.

Le 2 Août 1890, Georges Lehoucq décide de reprendre, à 20 ans, le commerce de négoce de bois, créé en 1886 par Honoré d’Halluin, au 37 boulevard de Beaurepaire. L’entreprise est située sur une vaste parcelle de 17.699 m2 entre le boulevard Beaurepaire et le quai du Sartel sur le canal de Roubaix.

plan cadastral

C’est un commerce de bois de différentes espèces ( sapin, orme, chêne, peuplier, hêtre, noyer, charme, tilleul, frêne, acajou, noyer d’Amérique, etc ) qui répandent des odeurs délicieuses dans l’entreprise. Ce sont des bois du pays, ou des bois d’importation, et en particulier du nord de l’Europe. Ils sont parfois livrés par billes entières, la forme du tronc est préservée, débitée en tranches fines dans le sens de la longueur. Georges fabrique également des moulures et baguettes pour l’encadrement, dans les ateliers du fond, « le bâtiment de la baguette » où les odeurs de solvant et de produits chimiques deviennent pénibles pour les doreurs.

Vue de l’entreprise boulevard de Beaurepaire ( document Le Monde Illustré )

Il négocie les achats à un très gros importateur dunkerquois Jean-Baptiste Trystram, chez lequel au cours d’un long stage il a acquis les connaissances du métier. Le canal situé derrière l’entreprise permet l’approvisionnement par péniches, dans un premier temps. Les livraisons se feront ensuite par le rail et par la route. Une centaine de personnes travaillent dans l’entreprise, à la fin de cette décennie.

En tête de lettre ( document collection privée )

Célibataire, Georges loge quelques mois, à l’hôtel Ferraille au 22 rue de la Gare. Il se marie, le 11 Aout 1898, avec Jeanne Trystram, née à Petite Synthe le 11 Aout 1879, fille de Jean-Baptiste Trystram, son fournisseur et qui est également président de la chambre de commerce de Dunkerque. Ils font l’acquisition de leur maison située au 58 rue des Fabricants. Georges se rend sur son lieu de travail « à l’usine » en voiture à cheval attelée par son fidèle cocher. Georges et Jeanne ont un premier enfant, Jeanne surnommée Jeannette.

Photo de mariage de Georges et Jeanne ( document A. Camion )
Georges Jeanne et leur fille Jeannette devant l’écurie de leur maison rue des Fabricants ( document A. Camion )

Les connaissances professionnelles de Georges et son dévouement à l’égard de tout ce qui touche à la formation de la jeunesse, le font connaître rapidement auprès du public. Georges s’intéresse à la politique et se présente sur la liste républicaine d’Eugène Motte aux élections municipales de 1902. Il est alors élu deuxième adjoint et prend en charge les dossiers de l’Instruction Publique et de la Culture.

document bnr

Georges Lehoucq va alors entreprendre de nombreuses réformes importantes de l’enseignement général et technique ; le transfert de l’Institut Turgot, l’installation du conservatoire, la création du groupe scolaire de l’avenue Linné, celle du collège de jeunes filles et bien d’autres œuvres marquantes. Il soigne tout particulièrement l’enseignement professionnel pour les fils et filles d’ouvriers roubaisiens grâce à la promotion de formations techniques à l’Institut Turgot. Il est aussi l’un des grands organisateurs de la Cavalcade de 1903 à Roubaix.

Comité d’organisation de la Cavalcade de 1903 ( document collection privée )

Les affaires de l’entreprise sont florissantes. Georges se spécialise encore davantage dans la fabrication de moulures bois pour le bâtiment, l’ébénisterie et l’encadrement. C’est un homme dynamique et il participe à de nombreux salons professionnels pour étendre sa notoriété : Exposition internationale de Paris en 1903, Arras en 1904, Tourcoing 1906 et bien sûr l’exposition internationale de Roubaix en 1911, où il préside la visite de l’école pratique de l’Institut Turgot, rue du Collège, dont il est toujours responsable pédagogique.

le travail du bois ( document Le Monde illustré )
l’atelier ( document Le Monde illustré )
la dorure des moulures en bois ( document Le Monde illustré )

En 1908, Georges, lassé peut-être de la politique, démissionne de son poste d’adjoint au maire, et ne se représente pas aux élections municipales de cette même année. Il garde néanmoins le contact et continue à veiller avec soin sur tout ce qui touche à la jeunesse. Il devient président d’honneur des amicales laïques, juge au tribunal de commerce et inspecteur départemental de l’enseignement technique. Il organise à Roubaix le premier congrès national de l’apprentissage. Georges Lehoucq, en 1912, reçoit du gouvernement, la Croix de la Légion d’Honneur, distinction bien méritée.

Documents Journal de Roubaix 1912

Georges et Jeanne ont à présent trois enfants : Jeanne 1899, Georges 1901, et Claire 1910. Georges est un amateur d’art et de nombreuses œuvres sont présentes dans leur nouvelle habitation de 899 m2 habitable sur un terrain de 1.224 m2 au 168 rue de Lille.

En 1914, l’usine est réquisitionnée et occupée par les allemands. Devenu oisif, Georges installe dans son grenier, un atelier d’artiste et peint des natures mortes. Il s’active au comité d’alimentation pour aider les roubaisiens à se nourrir. Comme de nombreuses personnalités du monde commercial et politique, Georges devient otage roubaisien en Janvier 1918 et est déporté en Lituanie. il rencontre sur place d’autres notables, qui sont aussi artistes, dessinateurs, écrivains, poètes . . . Sur la photo ci-dessous, Georges est assis à gauche entouré de ses amis, et tient sur ses genoux, sa boîte à peinture.

document A. Camion

A la fin de la guerre, les allemands ont vidé complétement l’entreprise, bois, produits finis, matériel et machines. Il ne reste rien. Georges, avec ses modestes ressources, redémarre l’activité et progressivement revient à son niveau performant d’avant guerre grâce à une demande très forte des matériaux de construction, et en particulier du bois.

Au début des années 1920, Georges recrute des commerciaux sur toute la France pour développer les ventes des moulures d’encadrement. Il leur fournit une marmotte ( valise de présentation de toutes les moulures produites ) et des catalogues très complet reprenant plus de 200 références de profils. Les vendeurs sont alors formés pour proposer les moulures, les baguettes chimiques, les cadres pour miroiterie, les moulures d’électricité etc

Annonce ( document journal de Roubaix )
Marmotte de présentation ( document la malle en coin )
catalogue ( document collection privée )

À suivre . . .

Remerciements à Arlette Camion, Marc Lehoucq ainsi qu’aux archives municipales

Foire de Roubaix (Suite 2)

Après-guerre, l’Hippodrome est modernisé : un écran de cinéma est installé et la salle est rebaptisée « Le Capitole ». Mais en 1957, le dernier spectacle y a lieu et c’est la fermeture ; les visiteurs de la foire de 1957 y ont assisté aux dernières représentations de cirque. La société Le Capitole est dissoute en 1964 et ce grand lieu historique et culturel roubaisien est détruit. Quant à la foire de la Quasimodo, elle reprend de plus belle.

Le Capitole et une affiche du cirque franco-belge à l’Hippodrome (Document Cirk75)

Les bulletins municipaux des années 1950 et 1960 se ressemblent : durant les préparatifs et la durée de la foire (soit un mois) un sens unique est établi sur les chaussées latérales du boulevard Gambetta entre la rue de Lannoy et le boulevard de Colmar et la seule traversée possible se situe rue Pierre de Roubaix.

Seuls les véhicules des forains sont admis sur le champ de foire dont l’entrée principale doit être complétement dégagée pour le public. Par ailleurs un éclairage électrique d’illumination est prévu en vue de donner le plus d’attrait possible à cette fête locale et de favoriser ainsi le commerce roubaisien comme celui des forains. Cette installation réalisée en 1950, comme bien d’autres années, par la maison Deny (de la rue Decrème), englobe la quasi totalité des boulevards Leclerc et Gambetta.

Illuminations réalisées par la maison Deny (Document collection privée)

En 20 ans la foire a encore évolué : fini les vélos et les balançoires, tout comme la foire aux pains d’épices de la place de la Liberté ; place aux « schooters », avions, voitures de courses, canots à moteur, voire même aux soucoupes volantes, ainsi qu’aux beignets suintant d’huile, aux frites chaudes et aux cornets de crème et au nougat.

Deux ans plus tard, en 1952, pour les 95 ans de la foire Quasimodo, on annonce une toute nouvelle attraction : « Indianapolis », qui présente, pour la première fois au monde : une course à la mort entre 2 automobiles et des motos sur une paroi verticale de 7,50 mètres de hauteur. Le cirque Fanni et le Grand Cirque Franco-Belge sont également de la partie.

Voici le printemps et voici la foire en 1950 et quelques publicités pour le nougat, le sens interdit et le montage d’un manège (Documents Voix du Nord)
La foire de Roubaix toujours aussi accueillante en 1952 (Document Voix du Nord)

En 1955, la foire est inaugurée par les personnalités avec le concours de la clique scolaire des amicales laïques : Mr Kléber Sory, adjoint au maire, accompagné de quelques conseillers municipaux, représente la mairie et Mr Terme dit « Mignon », président du Syndicat National des Industriels Forains représente les gens du métier. C’est l’année ou une attraction américaine est présentée pour la deuxième fois en France : l’American Railway, destinée aux amateurs de sensations fortes.

Inauguration par les personnalités, Grande Roue et présentation de l’American Railway au côté de manèges plus classiques (Documents Nord-Eclair)

En 1958, la foire est lancée au son des instruments de la clique des amicales laïques qui en parcourent les allées en devançant le cortège des officiels et l’un des premiers petits clients choisit Donald Duck pour faire son premier tour de manège. 4 ans plus tard, les personnalités inaugurent la foire de 1962 et c’est Mr Pluquet adjoint au maire qui représente la mairie tandis que Mr Terme représente à nouveau les forains. Comme le veut la tradition les personnalités partent ensuite partager un moment convivial à La Rotonde.

La foire en 1958 (défilé de la clique et Donald Duck) et en 1962 (tour de la foire par les personnalités (Documents Nord-Eclair)

L’installation de la traditionnelle foire est bien laborieuse en 1964, en raison de son déménagement dans l’îlot Edouard Anseele, sur la surface laissée libre par les travaux du futur groupe d’immeubles, soit sur les rues Anseele, Lefebvre, Beaurewaert et le boulevard de Belfort. Les racleuses et pelles mécaniques nivellent, remblaient ou transportent des amas de terre tandis que divers services montent l’éclairage nécessaire et installent des points d’eau.

La surface est nettement moindre et une soixantaine de commerçants ont dû renoncer à venir. Les autres forains sont un peu déroutés : gravas, dénivellements, terre glaise, terrains imparfaitement rassis sur d’anciennes caves et risques d’affaissement sous le poids des roulottes. Pourtant la foire s’installe tant bien que mal, rassemblant quant même plus de 100 forains et son inauguration est fêtée comme les autres années et une opération « Louis d’or » est lancée avec le concours du journal Nord-Eclair qui propose également des tickets demi-tarif pour la journée des enfants.

Le nouveau domaine, l’opérations louis d’or et les tickets demi-tarif (Documents Nord-Eclair)

C’est sous un crachin glacial que s’installe, à l’endroit habituel, la foire de 1967 et que la clique de la Fédération des Amicales Laïques entraîne les majorettes de Bruay-en-Artois et la reine des forains du Nord sur le champ de foire, à partir de la Grand-Place. Cette fois encore ce sont les Ets Deny qui ont installé les guirlandes multicolores qui agrémentent les lieux et Nord-Eclair fait gagner des « louis d’or » à ceux dont le visage apparaît encerclé sur les photos de la foire parues dans ce journal.

Ouverture de la foire en 1967 et la pluie de louis d’or (Documents Nord-Eclair)

Un an plus tard la presse titre en avril : « La foire est au départ ». Et cette fois chaleur et soleil sont au rendez-vous. Grande roue, loteries, petites voitures, motos, petits bolides pour enfants sont pris d’assaut et les allées du champ de foire, comme c’est rarement le cas, ne sont pas boueuses mais poussiéreuses. La foire d’hiver peut être rebaptisée foire de printemps. Le concours du plus gros mangeur de beignets obtient un franc succès.

Nouveau modèle d’auto-tamponnante et d’avion et activité en coulisse avant l’ouverture en 1968 (Documents Nord-Eclair)
Différents manèges et stands et les 3 premiers du concours du plus gros mangeur de beignets (Documents Nord-Eclair)

Après la période des années 1950-1960, particulièrement faste pour la foire de Roubaix, cette manifestation reste encore un incontournable succès roubaisien dans les années 1970-1980. Pourtant on est loin des fastes et de la diversité du champ de foire d’antan et la liste des forains en témoigne : en dehors des manèges traditionnels pour enfants (chevaux de bois, avions…) et des kartings, auto-tamponnantes et chenilles, on y trouve nombre de loteries, pêle-mêle et pêche aux canards, et de stands de tir ainsi que des baraques proposant à la vente : beignets, pop-corn, barbe à papa, gaufres et confiseries, et c’est à peu près tout.

Ouverture de la foire en novembre 1970 (Document Nord-Eclair)
Billets à tarifs réduit pour la fête foraine de 1973 (Document archives municipales)
Photos de la foire et ses manèges dans les années 1970 (Documents collection privée)
Panorama de la foire en 1988 (Document archives municipales)

La dernière fête foraine organisée en 1996 boulevard Gambetta s’étant très mal passée, la foire de la Quasimodo s’arrête avant le passage aux années 2000. Puis, en 2014, la municipalité décide de tenter à nouveau l’expérience mais sur la Grand-Place pour le plus grand plaisir des forains et des badauds. Il s’agit d’un test, en été, pour tenter de redynamiser le commerce du Centre Ville. L’expérience sera renouvelée si tout se passe bien.

L’idée a été soumise à la mairie par des forains déjà présents sur des ducasses de quartier telles que celle de la Place de la Fraternité et de la Place du Travail, deux ans plus tôt et adoptée par la nouvelle municipalité élue en 2014. S’y retrouvent le Roi du Croustillon et le manège Goldo-Jet, 3 manèges pour enfants, un petit 8 Indiana Jones, ainsi qu’une piste de break-danse, des stands de tir, une piste aux étoiles, une loterie et une pêche à la ligne, soit 13 attractions au total.

Retour de la foire en Centre Ville en 2014 (Document Voix du Nord)

Bien que la nouvelle fête foraine soit à l’évidence beaucoup plus modeste que la foire Quasimodo de la grande époque c’est un renouveau du divertissement sur la ville de Roubaix et une nouvelle tradition. La foire d’été s’installe en effet durablement la deuxième quinzaine d’août et devrait donc, si tout va bien, fêter son dixième anniversaire en 2024.

La foire sur la Grand-Place dans les années 2010-2020 (Document Roubaix XL, Roubaix Web et Voix du Nord)

Remerciements aux archives municipales de Roubaix et à la BNR.

Boulangerie Fassin

Dans les années 1930, le 132 du boulevard de Fourmies est occupé par le commerce de lingerie bonneterie de Mme V. Lasou.

document collection privée

En 1955, Omer Fassin, pâtissier, installé 83 rue du Pile souhaite déplacer son commerce dans une artère de la ville plus commerçante. Il reprend le commerce du 132 boulevard de Fourmies et le transforme en pâtisserie.

document collection privée

Rapidement, Omer reprend le petit commerce voisin de 30 m2 au N°134 à l’enseigne : Ma Boutique à l’angle de la rue David d’Angers.

plan cadastral
publicité Nord Eclair

En 1965, Henri Fassin, le fils d’Omer, ayant obtenu son diplôme de boulanger, vient aider son père à la gestion du commerce. Il crée un atelier boulangerie dans le fond du point de vente. Le commerce devient alors la boulangerie-pâtisserie Fassin.

publicité Nord Eclair 1965

Omer Fassin est un commerçant dynamique. Il communique régulièrement par de la publicité dans la presse locale et organise des promotions dans son point de vente. Il devient en 1966, vice président de l’Union des commerçants du boulevard de Fourmies.

Omer Fassin ( document Nord Eclair )
publicité Nord Eclair

En Octobre 1972, Omer Fassin prend sa retraite. C’est l’occasion de fêter cet événement à la Huchette, au 160 rue Henri Regnault, avec tous les commerçants du boulevard de Fourmies. Un superbe cadeau est alors offert à Mr et Mme Fassin. Les thèmes de la quinzaine commerciale de Décembre 1972, ainsi que les illuminations du boulevard pour Noël sont également évoquées.

document Nord Eclair

Henri Fassin succède à son père, à la tête de la boulangerie pâtisserie, cette même année 1972, et continue de développer l’activité du commerce.

En 1975, Henri, après avoir profité d’une formation en boulangerie artistique, décide de devenir boulanger-sculpteur. Pendant ses heures de loisirs, il crée des œuvres d’art pour les exposer dans sa vitrine : des pains aux formes diverses, des crocodiles, des serpents, des tortues qui semblent dire aux passants : « Regardez nous, mais ne nous mangez pas ! »

Henri Fassin ( document Nord Eclair )

En 1978, Henri décide de modifier et de transformer sa façade, avec une extension sur la rue David d’Angers. Les travaux sont confiés à l’entreprise Cofrino à Lomme, et le résultat est remarquable. Les couleurs orange et blanc, très à la mode à l’époque, sont appréciées de la clientèle.

document archives municipales

En 1979, Henri, fier d’être artisan, adhère au groupement : Les compagnons du bon pain.

publicité Nord Eclair 1979

Ensuite, différents commerçants boulangers vont se succéder au 132 boulevard de Fourmies. Dans les années 1990, B. Boclet reprend le commerce et garde les couleurs de la façade.

documents archives municipales

Au tout début des années 2000, la boulangerie Steelandt s’installe et modifie la façade côté boulevard en aménageant des portes coulissantes.

boulangerie Steelandt ( publicité Nord Eclair 2000 )
boulangerie Steelandt ( publicité Nord Eclair 2001 )

De 2005 à 2009, c’est la boulangerie Briche avec l’enseigne « les délices de Fourmies » dirigée par Laurence Devos et en 2009, Régis et Fabienne Taillet-Loyez reprennent le point de vente.

les délices de Fourmies en 2008 ( document archives municipales )
les délices de Fourmies en 2016 ( document archives municipales )

Le Covid arrive en 2020 obligeant Régis et Fabienne Taillet-Loyez à fermer leur magasin plusieurs mois, et en 2021 le couple prend sa retraite. Leur voisin et ancien confrère, Eric Morin des « Florentines », pâtisserie située juste en face, reprend à son tour le commerce avec une nouvelle enseigne « Eclair & moi », mais arrête son activité en 2022.

Photo BT 2022

La boulangerie est alors cédée, et change complétement d’activité pour devenir un magasin d’optique en 2023. La société CJP3 de Jean Philippe Crochet est toujours en place de nos jours sous l’enseigne Optic 2000.

Photo BT 2024

Remerciements aux archives municipales.

14 rue Pierre Motte

Dans les années 1920-1930, le 14 de la rue Pierre Motte à Roubaix est occupé par l’entreprise de Joseph Van Den Hende. Son immense atelier de carrosserie s’étale jusqu’au bout de la rue Pierre Motte et se prolonge sur le boulevard Gambetta jusqu’au N° 47. Joseph Van Den Hende et son épouse habitent dans leur maison située au 12 rue Pierre Motte.

document collection privée

Dans les années 1940, l’entreprise Van Den Hende réduit son activité, Joseph garde son garage boulevard Gambetta aux n° 45 et 47 et céde les locaux de la rue Pierre Motte. Le bâtiment du 47 bis du boulevard Gambetta, à l’angle de la rue Pierre Motte, devient un café à l’enseigne La Rotonde, géré par J. Ecrepont.

document collection privée

Le 14 de la rue P Motte, quant à lui, est occupé par les Ets O. Roels, négociant en laines jusqu’à la fin des années 1950.

document collection privée

En 1961, la SEMA Société d’Exploitation des Marchés Alimentaires demande l’aménagement de la façade des 14 et 16 rue P Motte en vue d’ouvrir « Le Cours des Halles ».

document archives municipales

Le Cours des Halles est un magasin spécialisé en fruits et légumes, comme il en existe dans de nombreuses autres villes en France. Les achats de produits en très grosse quantité est une force qui leur permet de négocier des prix intéressants, de les répercuter aux consommateurs et de leur proposer ainsi des prix attractifs.

document archives municipales

Le choix de l’emplacement de la rue Pierre Motte est judicieux puisque les Halles de Roubaix ont été rasées en 1956 et n’ont jamais été remplacées jusqu’alors. Le local est restauré, transformé, métamorphosé. L’ambiance est saine, colorée et vivante. L’agencement est fonctionnel ; des montagnes de fruits et légumes sont proposées à la clientèle. La qualité des produits est irréprochable, la fraicheur contrôlée et les prix imbattables. L’ouverture marque une nouvelle étape dans les circuits de distribution des produits frais.

document Nord Eclair

L’inauguration a lieu en 1962 en présence de Mrs André Thibeau adjoint au maire, Lotthe de la chambre de commerce, Cléandre du service des douanes, Vandecrux du syndicat d’initiative, Monniez président de l’Union des commerçants de la rue P. Motte. Un vin d’honneur est servi dans les salons du café voisin : la Rotonde.

Mr Caigny, président de la SEMA, promet à la Mairie d’apporter de nombreux paniers de fruits et légumes aux vieillards de la commune.

document Nord Eclair

La direction profite d’une légère rénovation en 1964 pour développer des gammes de produits complémentaires : un rayon boulangerie-pâtisserie et quelques produits d’épicerie et de vins fins.

documents Nord Eclair

En 1968, Pierre Ricordel reprend l’immeuble et fait effectuer quelques travaux de rénovation de façade par l’entreprise Nuytten, située au 41 rue Marceau à Roubaix. En 1969, le magasin « FASH » ouvre ses portes, pour y vendre des tentes de camping.

document archives municipales
document Nord Eclair

Le succès n’est pas vraiment au rendez vous, car peu de temps après, en 1974, l’enseigne FASH change d’orientation commerciale et vend désormais du prêt à porter féminin ( robes, manteaux, jupes, etc ).

documents Nord Eclair

En 1979, la Compagnie Bancaire reprend le magasin des n° 14 et 16 pour transformer les locaux en agence bancaire « U.C.B ». Le 18 de la rue, quant à lui est occupé par la « Cofica ».

documents archives municipales

De nos jours, la Banque Populaire occupe le local à l’extrémité de la rue P Motte à l’ancien emplacement de La Rotonde.

La Banque Populaire en 1979 ( document collection privée )

Le 14 et 16 de la rue Pierre Motte est occupé depuis 2006 par E.2.C  ( Ecole de la deuxième Chance ) dont l’entrée se situe au 45 boulevard Leclerc ( anciennement boulevard Gambetta ).

le 14 et 16 de la rue Pierre Motte de nos jours ( photo BT )

Remerciements aux archives municipales

Foire de Roubaix (Suite 1)

En 1901, il apparaît qu’à nouveau le lieu choisi s’est avéré trop petit et qu’il a fallu l’étendre. Le champ de foire de Roubaix présente : le Cirque Vinella à l’Hippodrome, avec une grande troupe équestre gymnique, la Grande Ménagerie Mondaine belge, le Carrousel Salon, les Montagnes Russes, le Théâtre Morieux (au coin de la rue Pierre de Roubaix), l’Hippodrome de Paris (Place Colmar), l’ Hippodrome Algérien (Place de la Liberté), le Royal Bioscope (en face de la fabrique Allart), le Théâtre Moderne et le Musée Mécanique.

Et l’année suivante, nouvelle organisation : au lieu d’être placés le long du boulevard des 2 côtés de la chaussée centrale, avec leurs façades en vis à vis, les établissements forains se tournent le dos, la chaussée centrale leur servant de remise. Cette mesure a pour but de disséminer la foule afin d’éviter les regrettables cohues qui se produisent chaque année.

La foire de Roubaix en 1905 et le stand de pain d’épice et confiseries de Mme Lestienne (Documents collection privée)

Toutefois cette nouvelle disposition ne recueille pas tous les suffrages et l’on revient bien vite à l’ancienne disposition des stands, face à face des 2 côtés du terre plein central du boulevard, depuis l’Hippodrome jusqu’au pont de Wattrelos soit sur toute la longueur du boulevard Gambetta.

Foire de Roubaix en 1908 (Documents BNR)

A l’Hippodrome c’est le Grand Cirque National belge avec sa troupe de 100 artistes. Puis viennent les Gondoles Orientales ainsi que plusieurs cinématographes, des fritures, des théâtres et musées mécaniques, des hippodromes et théâtres de marionnettes, des expositions, des spectacles de Music-Hall, les montagnes russes… Le champ de foire offre une grande diversité d’amusements et d’émerveillement aux nombreux visiteurs qui parcourent ses allées.

Quelques attractions entre l’usine Motte Bossut et la fabrique Allart au début du vintième siècle (Documents BNR)
Musée à la foire en 1911 (Document Journal de Roubaix)

Dans les années 1910, les Ets Fritz se positionnent à l’entrée du champ de foire pour y proposer de délicieuses frites, mais aussi gaufres et glaces et proposent également la livraison à domicile. Les marchands de pain d’épice et de nougat prennent leurs quartiers sur la place de la Liberté. Quant aux baraques foraines multicolores : bleues, jaunes, rouges, vertes, elles s’alignent tout au long du boulevard Gambetta.

L’odeur de friture imprègne l’atmosphère et une musique enragée allant du bugle à la grosse caisse déchire les tympans. Les gens s’entassent pour mieux voir et entendre le pitre sur l’estrade. Le spectacle est varié et l’hilarité générale. Au Casino-Palace, au n° 50 bis de la Grande Rue, on engage des artistes spécialement pour la foire de Roubaix : lutteurs, comédiens, jongleurs, équilibristes …

Alignement des baraques et manèges, montagnes russes (Documents BNR)
Exemple d’acrobates et équilibristes (Documents collection privée)

Dans les années 1920, le champ de foire de la Quasimodo rassemble place de la Liberté : les Fantaisies Parisiennes, les pains d’épice et nougats Smits, les nougats Sans Rival, Yanni et Auguste ainsi que la Royale Confiserie. Pour la 1ère fois à Roubaix, s’installe le Palais Vénitien qui présente un grand choix de reproductions du Musée du Louvre ainsi que des bijoux et merveilles de Venise.

Une ducasse a lieu également, moins étendue que la foire de la Quasimodo, en septembre, soit à la même période que celle de Lille. L’affluence y est grande en partie aussi grâce au temps, bien plus clément à cette période qu’à celle de la foire d’hiver. S’y ajoutent les braderies traditionnelles des rues Pierre de Roubaix et de l’Epeule.

La foire en1924 qui commence derrière la Fontaine des Trois Grâces (Document Archives Municipales)

En 1926, la foire se pare d’un cirque au fond du boulevard, près du canal et aux manèges habituels s’ajoutent deux carrousels-salons et deux autodromes. Les illuminations y sont encore plus brillantes que les années précédentes, notamment en ce qui concerne l’allée centrale. Quant à la place de la Liberté, elle accueille ses 4 rangées de baraquements consacrés au nougat.

Ouverture de la foire en 1926 et publicité des stands de nougat (Documents Journal de Roubaix)

La foire de Roubaix, dont le succès ne se dément pas depuis sa création, évolue dans les années 1930 et les métiers, qui utilisent les tout derniers perfectionnements de la mécanique et de la science, remplacent les spectacles « pittoresques, grotesques et démantibulesques » d’antan, tout en conservant le caractère bon enfant qui fait affluer la foule tous les ans malgré le temps souvent pluvieux. Elle continue donc à faire les titres de la presse locale à la fermeture comme dès son installation.

Fermeture de la foire en 1932 et installation de la foire de Roubaix en 1939 (Document Egalité de Roubaix-Tourcoing et Journal de Roubaix)

A suivre…

Remerciements aux archives municipales de Roubaix et à la BNR.

Le Lafargue

Vue aérienne 1962 ( document IGN )

Au 15 rue Paul Lafargue à Roubaix, se trouve la propriété de M. Albert Wattinne et Françoise Rasson son épouse, depuis le début des années 1930. La maison est très grande et spacieuse, elle est construite sur un terrain de 11.783 m2. Au fond de la propriété, dans la partie Sud-Est, de nombreux arbres sont plantés : peupliers, érables, hêtres, noyers, formant ainsi un parc magnifique.

documents archives municipales

Albert et Françoise, en 1956, font appel à l’architecte O.Verdonck, dont le cabinet se trouve avenue Jean Lebas, car ils envisagent d’agrandir leur maison, et de transformer les combles en créant et en aménageant des appartements.

En 1973, un acte de cession est signé entre Albert Wattinne, Françoise Rasson et la société Ferret Savinel représenté par Jean Arnault, pour la vente du terrain, de la maison et des dépendances du 15 rue Paul Lafargue.

La SCI « Les jardins de France » est alors créée, cette même année.

document archives municipales

Le projet d’un ensemble résidentiel d’habitation voit le jour, en 1974. Le promoteur et constructeur Ferret Savinel fait appel au cabinet d’architectes Colin Deldique Mougin pour la construction de 53 appartements ainsi qu’un logement pour le gardien. L’immeuble est situé perpendiculairement à la rue Paul Lafargue pour une meilleure exposition Sud-Ouest, et pour avoir une magnifique vue sur le parc arboré.

Le bâtiment est composé de 3 blocs équipés chacun d’un ascenseur. Trois logements sont proposés par niveau. 42 places de parking en sous sol et 34 en aérien sont proposées à la clientèle.

l’appartement témoin en 1976 ( document Nord Eclair )
document Nord Eclair

L’aménagement d’un appartement témoin permet de débuter la vente en 1976 par l’agence Brigode de Villeneuve d’Ascq, responsable de la commercialisation du programme. Les éventuels acheteurs imaginent leur futur logement dans un immeuble aux proportions harmonieuses. Le Lafargue propose un environnement exceptionnel ( le parc de Barbieux est très proche ) éloigné de toutes nuisances sonores, car la rue Paul Lafargue est très calme. Les appartements confortables de 65 à 133 m2 sont proposés avec de larges baies vitrées panoramiques en double vitrage, donnant sur le parc magnifique et ses arbres majestueux.

publicité Nord Eclair
Document google Maps

Remerciements aux archives municipales

159 boulevard de Fourmies

Dans les années 1930, le 159 boulevard de Fourmies est une maison d’habitation occupée par M. Duponchel. Après la seconde guerre mondiale, la maison est transformée en bureaux Ils sont occupés par la société de transports et déménagements d’Oscar Tiberghien jusqu’en 1976.

Publicité 1959 ( document Nord Eclair )
la façade du 159 boulevard de Fourmies ( document archives municipales )

En Septembre 1977, Nicole Vanlede reprend le local pour y aménager son magasin à l’enseigne Phildar. La transformation complète du local est nécessaire. A l’extérieur, la façade est remplacée et la porte de droite est gardée pour l’accès des locataires du premier étage. A l’intérieur, l’équipe Phildar ( les fils de Louis Mulliez 112 rue du Collège ) aménage l’agencement classique pour les produis de la marque : laines , lingerie féminine, chaussettes, bas etc

documents archives municipales

Dans les années 1990 Annie Phlypo reprend le commerce. Elle possède déjà la même boutique à Lys lez Lannoy.

publicité 1995 ( document Nord Eclair )

En 2000, le 159 boulevard de Fourmies change complétement d’activité et devient un salon de coiffure. A l’époque c’est l’enseigne Saint Algue qui s’installe, remplacée ensuite par Karl Lorentz jusqu’en 2018.

le salon Saint Algue en 2000 ( document Nord Eclair )

le salon Karl Lorentz en 2008 et 2019 ( documents Google Maps )

Le salon de coiffure change à nouveau d’enseigne en 2019 et devient « Mak Angel ». Le manager, Florian, et les 3 coiffeuses y accueillent la clientèle Femmes, Hommes et Juniors dans un salon sympathique et confortable.

l’intérieur du salon en 2024 ( document Mak Angel )

Remerciements aux archives municipales.

Foire de Roubaix

Jusqu’au 18ème siècle, la foire est un espace d’ échanges et de commerce et ce n’est qu’au siècle suivant qu’elle devient un lieu festif, essentiellement consacré au divertissement. C’est la naissance d’un phénomène social : la Fête Foraine. Les forains conçoivent leurs décors de manière à se démarquer des commerces sédentaires sans oublier les effets de lumières et les confiseries telles la barbe à papa, la noix de coco, la guimauve, les pommes d’amour et le pain d’épices…

Naissance de la foire de Roubaix en 1856 (document Indicateur de Roubaix-Tourcoing)

C’est par décret impérial du 11 août 1856 que sa majesté l’empereur accorde une foire de six jours à la ville de Roubaix, laquelle commencera le lendemain de Quasimodo, sachant que le dimanche de la Quasimodo, c’est le dimanche qui suit Pâques (on disait aussi Pâques closes). Ainsi le sonneur de cloches de Notre-Dame de Victor Hugo doit son nom au fait d’avoir été recueilli le dimanche suivant Pâques. De ce fait la foire de Roubaix va prendre le nom de Quasimodo.

L’année suivante les préparatifs vont bon train et la foire est précédée d’une cavalcade partant de la Barque d’Or, qui, le 22 mars 1857, amène dans la ville 18.000 voyageurs grâce à 10 trains spéciaux, affluence nécessitant un bataillon de soldats de la garnison de Lille pour assurer le service d’ordre.

Itinéraire et programme de la cavalcade (Documents Journal de Roubaix)

En avril 1957, la presse locale décrit l’installation de la première foire de Roubaix: des barraques pour les jeux, les amusements populaires, les exercices acrobatiques, les spectacles pittoresques mais aussi d’habiles « nécromancieus » qui prédisent l’avenir, des restaurants populaires où l’on mange des gaufres hollandaises en buvant de la bière de Louvain…

A cette époque, certains critiquent le caractère trop disséminé de la fête entre la place de la Mairie et la place Saint-Martin mais aussi la place de la Liberté. Pourtant il n’existe pas de place assez grande pour contenir toute la foire. Par ailleurs il n’est peut-être pas plus mal que les étrangers qui vont arriver pour l’événement se répandent dans toute la ville où régnera partout l’animation.

Pourtant, en 1862, la foire se tient toujours en ces 3 lieux avec une grosse variété de boutiques et de spectacles. S’ajoutent aux années précédentes un café-concert où, moyennant 20 centimes on obtient une chope de bière et la possibilité d’écouter une collection d’artistes distingués : ténors, barytons, basses, sopranos, contraltos et surtout chanteurs comiques, idée habituelle à Paris mais neuve à Roubaix.

Chansonnier du 19ème siècle (document Agoravox)
Exemple de duettistes chanteurs comiques (Document collection privée)

En 1885, un incendie se déclare sur le champ de foire occasionnant des dégâts pour de nombreux forains. La commission syndicale de la chambre des voyageurs forains effectue un classement en 3 catégories des forains les plus éprouvés afin de leur obtenir un secours. Puis chacun d’eux adresse un courrier à la mairie de Roubaix pour y relater les dommages subits. Celle-ci recueille des fonds et en établit une répartition afin d’indemniser chacun d’eux moyennant un reçu des sommes versées.

Dossier d’incendie de 1885, répartition en catégories par le syndicat, demande individuelle de chaque forain, répartition entre les forains par la mairie et reçu établi par le forain suite au versement (Document archives municipales)

Ce n’est qu’à la toute fin du 19ème siècle que le citoyen Henri Carette, maire de Roubaix, décide, en 1896, pour des raisons de sécurité publique, en raison des tramways qui sillonnent en tous sens la Grande Place, de déplacer la fête foraine. L’emplacement choisi est le terre-plein du boulevard Gambetta dans la partie comprise entre la rue de l’Union et la rue de Lannoy (actuel boulevard Leclerc) qui peut contenir l’entièreté de la foire.

Photo d’Henri Carette et extrait d’un plan de Roubaix (document Wikipedia et BNR)
Arrêté municipal de 1896 (Document BNR)

C’est un franc succès, malgré le mauvais temps, la grêle, le vent et donc la boue et les flaques, ainsi que les parapluies qui gênent la circulation piétonne. Musique, roulements de tambours et sonneries des clairons se font entendre de toute part et les théâtres ne désemplissent pas.

Ainsi celui des perroquets et des oiseaux savants attire beaucoup de curieux ; 78 artistes volatiles y assurent le spectacle : musiciens, acrobates, soldats, danseurs, vélocipédistes et « gymnasiarques » font des prodiges. Les musées d’anatomie attirent également la foule qui en ressort pourtant épouvantée…Le salon Curtius est un véritable musée Grévin où tous les personnages historiques sont représentés.

Le succès de la première Quasimodo boulevard Gambetta (document Journal de Roubaix)

Les représentations du Cirque Espagnol ont lieu à l’Hippodrome et celui-ci fait salle comble avec son très bon orchestre qui accompagne les artistes : clowns, chevaux, acrobates et même un superbe corps de ballet pour clôturer les séances. Construite en 1882, cette salle polyvalente de spectacles peut accueillir entre 1500 et 1900 spectateurs selon la configuration et dispose d’une piste et d’une scène. Le moment de la foire est celui des arts de la piste. Au théâtre Caroy le spectacle est plus axé sur les trapèzes et les équilibristes. Quant au grand Théâtre Central Américain y sont présentés jongleries indiennes et homme serpent ainsi que pyramides.

Publicité de l’hippodrome théâtre à l’époque (Document collection privée)

Représentation de l’extérieur et de l’intérieur en photo et croquis (Document blog cirk75)

Exemples d’acrobates (Document collection privée)

A suivre…

Remerciements aux archives municipales de Roubaix et à la BNR.

Colisée Couture

Depuis les années 1930, les N° 17 et 19 de la rue de l’Epeule sont deux commerces voisins mais séparés. Le 17 est occupé par la boucherie de A. Defraeye Beuscart, et le 19 par le magasin de cycles de marque Le Nord, de Pierre Proy.

documents collection privée

A la fin des années 1940, les deux commerces fusionnent et ne font qu’un seul point de vente le 17-19 d’une superficie de 213 m2. Le magasin de vêtements pour dames et fillettes BEGE est sur place en 1953, et ferme en 1958.

Publicité BEGE ( document Nord Eclair )

En 1959, M. Callens prend possession des lieux pour y ouvrir un commerce de confection pour enfants à l’enseigne R.O.G : « Tout le prêt à porter de la naissance à 18 ans ». Le point de vente propose également un grand choix de vêtements de communion.

Publicité ROG ( document collection privée )

Thérèse Allard reprend le commerce en 1968 et fait transformer sa façade avec l’accord de la propriétaire des lieux Mme Vanholme, qui réside à Wasquehal. Il s’agit d’une boutique de confection dames à l’enseigne « Colisée Couture » dont la devise est : « Colisée Couture habille bien et mieux, l’enfant, la jeune fille, la femme. »

document archives municipales
document Nord Eclair 1968

Une large façade brillamment éclairée présente des étalages qui semblent planer dans les airs, dans un décor moderne et du meilleur goût. Le magasin est clair élégant et harmonieux. Les vastes rayons laissent de la place à de nombreux détails gracieux : tapisseries romantiques, lustres aux facettes étincelantes, cabines d’essayage coquettes . . .

Les clientes peuvent admirer, toucher, comparer les nombreux vêtements : jupes, robes, manteaux. Colisée Couture offre également son accueil, la compétence de son personnel, des prix abordables pour une qualité certifiée et un service de retouches gratuites.

document Nord Eclair

De nombreuses personnalités sont présentes le jour de l’inauguration : Mrs Kieffer de la chambre de commerce, Duponchelle du Crédit du Nord, Deconninck du Colisée, sans oublier l’état major de l’Union des commerçants de la rue de l’Epeule : Mrs Delbarre, Vandermeiren, Decocq.

Deux ans après l’ouverture, en 1970, un rayon mariage et également un rayon deuil sont créés. Les vêtements et accessoires de mode sont conçus avec passion et créativité. La direction met un point d’honneur à proposer des vêtements de qualité, alliant élégance et confort.

document Nord Eclair
document collection privée

En 1978, le propriétaire de l’immeuble Ernest Stael fait remplacer toutes les fenêtres des étages par l’entreprise de Mr Degand, rue Dammartin à Roubaix. La façade est alors harmonieuse, et d’un très bel aspect, bien en rapport avec les villes du Nord.

La façade ( documents archives municipales )

Dans les années 1980, le magasin se spécialise encore davantage dans le rayon des robes de mariées. Colisée Couture en propose une gamme très complète ; dans le magasin, c’est une symphonie de savoir faire et d’élégance à la française, de la soie, du taffetas, de la dentelle, des passementeries, de la broderie.

documents Nord Eclair 1978

Colisée Couture organise en Mars 1988 dans son magasin 4 défilés de modes de robes de mariées, avec une toilette de mariée à gagner par tirage au sort, en fin de journée.

document Nord Eclair 1988

Et, le 11 Février 1989, c’est au Colisée rue de l’Epeule, que « Colisée Couture », avec de très nombreux commerçants roubaisiens, organise le show des mariés de la Saint Valentin.

document Nord Eclair 1989

Au début des années 1990, les affaires sont un peu plus difficiles. Colisée Couture multiplie les ventes promotionnelles et communique encore par la presse locale.

document Nord Eclair 1990

En Octobre1994, une liquidation totale du stock est annoncée par voie de presse.

document Nord Eclair 1994

Le magasin change d’enseigne en cette fin d’année 1994 et devient « Cymbeline », une chaîne de magasin spécialisée en robes de mariées, et déjà bien implantée en France et en Europe.

document collection privée
L’équipe Cymbeline 1994 document archives municipales
document collection privée

Mme Laude est aux commandes du magasin Cymbeline et son mari, Jean Laude est aussi un peu de la partie, puisqu’il dirige une entreprise de dentelles à Caudry. La boutique attire des clientes qui, pour ce grand jour, n’hésitent pas à faire le tour des magasins de la métropole, pour comparer, essayer, choisir et se décider.

Les vendeuses sont aussi couturières, quatre femmes dont l’oeil de professionnelle sait déceler si une légère retouche sera possible sans abimer la coupe de la robe de mariée.

document Cymbeline 1996

Malheureusement le magasin ferme définitivement ses portes le 15 Décembre 2016. Le point de vente du 17 et 19 de la rue de l’Epeule devient ensuite un restaurant-lounge à enseigne NAEL.

Le magasin en 2008 ( document Google Maps )
Photo BT 2022

Remerciements aux archives municipales.

Café de l’Etoile

A la fin des années 1930, Léon Riquier et son épouse reprennent un café : Le Palais de la bière, situé au 27 de la Grand Place à Roubaix, et ce jusqu’au début des années 1950.

Raymonde à 20 ans à la devanture du Palais de la bière au 27 Grand Place ( document D. Duponcelle )

Leur fille Raymonde Riquier, mariée à Emile Duponcelle, décide à son tour de gérer un café juste après guerre. En 1946, elle reprend le café de l’Etoile situé également Grand Place mais au N° 19, un peu plus loin.

Le café de l’Etoile ( document archives municipales )

Le café est petit, étroit en largeur, et ne peut donc pas accueillir beaucoup de clients à la fois, mais il est idéalement situé, sur la Grand Place de Roubaix.

Le café se nomme « l’Etoile » car le vitrail coloré au dessus de la façade reproduit des étoiles. Les deux vitres latérales se lèvent manuellement, ce qui permet en été de profiter du soleil à l’intérieur du commerce. A droite, se trouve la porte d’entrée pour accéder directement à l’étage.

Raymonde supprime le restaurant qui se trouvait au premier, pour y aménager son séjour et la cuisine, Au deuxième se situent les chambres, et au troisième, le grenier aménagé en salle de jeux, pour son fils Daniel qui y passe de nombreuses heures.

Raymonde exploite seule son café, car son mari travaille à l’extérieur. Elle a le sens du commerce et des affaires, est accueillante envers les clients : les affaires fonctionnent très correctement.

L’intérieur du café en 1948 ( document D. Duponcelle )

Sur la photo ci-dessus, Raymonde se trouve derrière le bar en chêne massif, à sa droite une amie, son fils Daniel 3 ans, et à sa gauche André Castelain son ami, très élégant en costume noir. Devant le bar, des clients, cadres dans des entreprises textiles roubaisiennes, viennent se désaltérer.

Raymonde et une amie en terrasse. Juste derrière la séparation, on distingue le café du Commerce au N° 20 de la Grand Place. ( document D. Duponcelle )

Dans les années 1950, Raymonde investit dans des pompes à bière, pour proposer à ses clients des bières à la pression de marque Koenigsbeer et Schutz.

document D. Duponcelle

Lors du cinquantenaire de course automobile au parc de Barbieux, en 1952 Raymonde arrive à négocier avec l’organisation de la course, un emplacement pour tenir la buvette située près de la Laiterie.

A la fin des années 1950 Raymonde bénéficie des fêtes locales sur la Grand Place, comme les carnavals, les feux d’artifice du 14 Juillet, les départs des étapes du Tour de France, et même les ventes publiques de laines à la chambre de commerce.

Malheureusement, en 1965, Raymonde est expropriée de son commerce, car toute une partie de la Grand Place est appelée à disparaitre en 1968 ( voir sur notre site, un article précédemment édité et intitulé : Une partie de la Grand Place disparaît ).

Raymonde reprend alors un magasin de mercerie et bonneterie, situé Place Charcot à Croix dans le prolongement de la rue de la Duquenière, et ce pendant quelques années, avant de prendre sa retraite.

Remerciements à Daniel Duponcelle et aux archives municipales.