Famille Devoldre : Champions de side-car cross ( 2 )

Les deux frères forment une superbe équipe, encadrée par leur père Robert. Ils sont concentrés pour chaque compétition, avant pendant et après la course, notamment pour leur entraînement physique, mais également pour la préparation du matériel de l’attelage.

Le financement est un problème, car une saison coûte environ 100.000 Frs. Heureusement qu’il y a des sponsors qui donnent un bon coup de main financier, comme le Crédit Municipal de Roubaix et son président Raymond Thiollier, et quelques entreprises du quartier : Eurindus rue Dampierre, Delescluse boulevard de Beaurepaire mais encore GPN plaques de béton, Afam accessoires motos et bien sûr la ville de Roubaix dont l’équipage porte le nom aux quatre coins du pays.

Roger Sinko, conseiller municipal, président du comité de quartier Sartel Carihem, président de l’association sportive du quartier, pèse de tout son poids pour que la ville en prenne conscience et participe activement.

document Nord Eclair

En 1998, ils terminent 9° car une épreuve n’a pu être disputée pour cause de blessure, mais ce résultat leur permet de participer au prochain championnat du monde.

En cette fin d’année 1998, une réception a lieu au siège de l’entreprise Eurindus au 5 rue Dampierre. pour établir le bilan de l’année écoulée en présence de Mr le Maire, René Vandierendonck. Le président Roger Sinko souligne les qualités de ce jeune équipage et ses excellents résultats de l’année. Le championnat du monde, c’est un niveau au dessus et il va falloir trouver les moyens supplémentaires pour faire bonne figure dans les compétitions.

L’équipage et les sponsors ( document Nord Eclair 1998 )

En fin d’année 1999, une réception a lieu à l’hôtel Bellevue, rue du maréchal Foch, pour établir un bilan de leur participation au championnat du monde de cette année, en présence de René Fermont représentant de la fédération française de motocyclisme, et président du moto club du Nord et de Mr le Maire de Roubaix.

Laurent et Sébastien n’ont participé qu’à 5 épreuves sur les 9 pays organisateurs, par manque de moyens financiers. Alors Roger Sinko lance un vibrant appel à tous : la ville de Roubaix, les sponsors mais aussi les roubaisiens qui peuvent aider en prenant une carte d’adhésion à 50 Frs.

Réception au café Bellevue ( document Nord Eclair 1999 )

La photo ci-dessous date de Noël 1999 lorsque le père Noël est descendu de l’hôtel de ville, en rappel pour atterrir dans le side car des deux frères.

Sur la Grand Place ( document Nord Eclair 1999 )

Les performances des deux frères leur attirent toujours la sympathie et l’admiration de tout le milieu. Normal parce qu’ils font des miracles avec des bouts de ficelle ou presque. La préparation du matériel et l’organisation du transport se fait toujours en famille, papa Robert Devoldre doit parfois fermer son garage quelques jours, maman Marie-France Devoldre gère la maintenance, les vêtements et les repas.

Un nouveau matériel arrive : un attelage presque au top composé d’un châssis hollandais et d’un moteur autrichien de 650 cc. Ils finissent 4° au championnat de France en 1999.

document famille Devoldre

Les frères Devoldre terminent en 3° position au championnat de France 2000 , car la fin de saison a dû être anticipée, suite à une blessure de Sébastien : rupture des ligaments croisés et ménisque cassé.

Réception des sponsors et des supporters de l’équipe en fin d’année 2001, dans les locaux du garage familial
document Nord Eclair 2002
document Nord Eclair 2002

C’est dans les locaux de l’entreprise Delescluse, au 17 ter boulevard de Beaurepaire, en Décembre 2002, qu’est faite la présentation du nouveau side car en présence du maire René Vandierendonck, de son adjoint au sport Henri Planckaert, de Stéphane Carbone de la Sté Eurindus, d’Albert Antoin des Ets Delescluse, de la « team », des sponsors et des amis. Les deux frères ont repris l’entraînement sur du sable au Touquet ou sur le circuit de Condé sur Escaut et préparent la saison 2003.

Réception dans l’entreprise Delescluse ( document Nord Eclair 2002 )

La saison 2003 démarre sur les chapeaux de roues, pour les frères Devoldre. Ils enchaînent les épreuves à un rythme effréné et comptent bien finir sur le podium en fin de saison. Leur persévérance est payante, puisqu’ils sont vice champion de France 2003 et terminent 19° au championnat du monde.

Vice Champion de France 2003 ( document famille Devoldre )

Comme chaque année, une réception a lieu en Décembre, elle se déroule, cette année 2003, au garage familial rue Victor Delannoy. En présence d’ Henri Planckaert et de Bernard Carton, Albert Antoin, président de l’équipe roubaisienne, prend la parole et salue les résultats exceptionnels de cette année, rappelle que 400 membres font partie de l’équipe des supporters, et fait encore appel aux donateurs car les frères Devoldre manquent de moyens financiers. Ils restent toutefois les Ben-Hur des temps modernes.

document Nord Eclair 2003
document Nord Eclair 2003

Les compétitions continuent de plus belle en 2004, jusqu’en 2006 où, lors d’une course, Laurent prend un énorme caillou sur la tête, qui brise ses lunettes et son casque. Atteint très sévèrement à l’oeil gauche, il est hospitalisé et doit abandonner la fin de saison, et la compétition définitivement.

Le bilan sportif de Laurent et Sébastien est exceptionnel. En 11 années de courses, ils sont montés 5 fois sur le podium ( dans les 3 premiers ) pour le championnat de France INTER

Ils reprennent ensuite la gérance du garage familial. Puis, près de 20 années plus tard, en 2024, Sébastien reprend l’entraînement, passe pilote, et son fils Kurtis de 18 ans prend sa place dans le panier. La 4° génération Devoldre arrive ! Nul doute que nous allons en entendre parler d’ici quelques temps.

Sébastien et son fils Kurtis en 2024 ( document Rudy Van Mol )

Remerciements à Robert, Laurent et Sébastien Devoldre, ainsi qu’aux archives municipales.

Famille Devoldre : Champions de side-car cross ( 1 )

Robert-Louis Devoldre naît en 1923 à Roubaix. Passionné de motos, il s’intéresse au moto cross. Particulièrement doué, il participe à des courses et les résultats arrivent rapidement. Robert est champion de Flandre en catégorie 350 cc en 1958, 1959, 1960 et 1961 sur une moto cross BSA Gold Star.

documents famille Devoldre

En 1961 il participe également à des courses de côte, comme à Escalles près du Cap Blanc Nez, ou il bat le record en parcourant les 800 mètres en 42 secondes.

document famille Devoldre

Ces nombreux succès sportifs l’amènent à ouvrir son magasin de cycles, au 150 boulevard de Beaurepaire à Roubaix, au début des années 1960. Il est dépositaire des cyclomoteurs Peugeot des motos Honda et surtout des célèbres motos anglaises de l’époque ( BSA, Norton, Triumph etc ).

document Google Maps

Robert-Louis se marie avec Liliane. Ils ont eu 3 enfants, dont Robert-Hector né en 1954. Robert, comme son père, se passionne pour la moto. Après son CAP de mécanicien, il vient l’aider au magasin en 1970 et participe à des entrainements avec sa 125 motobécane. Sur la photo ci-dessous, Robert-Hector est en blouson bleu sur sa motobecane 125, et son ami Robin Fermont, champion de Flandre de moto cross

document famille Devoldre

En 1976, il travaille avec son oncle Hector Devoldre qui tient un garage au 60 boulevard de Strasbourg, juste à côté de la station « Mobil » de Jean-Claude Herkenrath. Il participe ensuite à des compétitions de moto cross avec une 250 cc Maico. Malheureusement, après une chute et blessure au moto cross de Cassel, il suspend les courses pendant quelques temps et se consacre alors à la création de son entreprise. Il ouvre un garage automobile toutes marques « Le Garage de la Berge », en 1983, au 30 rue Victor Delannoy, à l’angle du quai du Sartel. Ce local était auparavant occupé par le fabricant de soupes et potages « Soupe Régal ».

En 1985, il reprend les compétitions mais en side-car cross avec son ami Arnaud Delannoy, en tant que passager dans le « panier », ce qui s’appelle dans le métier « faire le singe » : se jeter à droite ou à gauche dans les virages, complètement à côté du side et toucher parfois le sol, se retrouver dans les airs et avoir l’impression de voler ce qui demande un physique et une musculature exceptionnelle.

Hubert et son Arnaud Delannoy 1986 ( document famille Devoldre )
le side-car cross de Robert ( Photo BT )

Ensemble, ils gagnent quelques compétitions, en France en 1988 : les trophées AFAM et Ufolep pour le championnat de France. Fort heureusement, car le side-car cross est un sport onéreux. Il faut financer le matériel bien sûr mais aussi l’entretien, les déplacements etc. Leur sport n’est pas très connu et il est toujours très difficile de trouver des sponsors fidèles. Dans les années 1980, ils peuvent compter sur les participations de AFAM ( fabricant de pièces détachées pour motos ) et Delescluse ( pièces auto ) situé boulevard de Beaurepaire.

Hubert et son co-équipier Lemaire 1989 ( document famille Devoldre )

En 1989, Robert participe aux courses à l’international et en particulier le championnat d’Europe amateurs dans 7 pays : France, Belgique, Angleterre, Allemagne, Suisse, Hollande, Tchécoslovaquie. Robert est vice champion de Belgique en 1996 avec Michel Imbert comme passager.

Robert et Michel Imbert 1993 ( document famille Devoldre )

Robert est sélectionné pour le championnat du monde, il doit malheureusement renoncer, faute de moyens financiers, car les déplacements sont nombreux et très coûteux. Ses deux fils, Laurent né en 1977 et Sébastien né en 1980, sont également passionnés par la moto. Ils sont nés sur un side-car, tombés dans la marmite quand ils étaient petits. La troisième génération Devoldre arrive. Les deux frères, tout jeunes, commencent à arpenter les pistes avec leur vélo-side, puis pendant quelques années en mob-side.

Laurent 10 ans et Sébastien 8 ans sur leur mob-side ( Peugeot 102 bricolé et transformé en side-car cross )

En 1994, Laurent 16 ans et Sébastien 14 ans passent aux choses sérieuses et commencent le side-car cross avec un 500 KX, mais en Belgique car impossible pour les deux frères de pratiquer leur sport à leur âge, en France.

document Nord Eclair 1994

Sur la photo ci-dessus, on distingue de gauche à droite l’équipage Michel Imbert et Robert Devoldre, et à côté les fistons Sébastien et Laurent. Au milieu, Roger Sinko leur mentor, le président du comité de quartier du Sartel-Carihem. Pendant un an ou deux, les deux frères participent aux compétitions en même temps que leur père.

En 1996, Robert a 42 ans et décide de terminer sa carrière de pilote de side-car cross, pour se consacrer pleinement à la gestion de son garage de Roubaix. Robert est heureux car il sait que ses deux fils Laurent et Sébastien sont prêts à prendre la relève. Cette même année 1996, les deux frangins forment le plus jeune équipage engagé dans la plupart des compétitions. Ils marquent des points dès les premières épreuves et terminent à la 11° place au championnat de France INTER 1997. Magnifique pour une première année !

Laurent 18 ans et Sébastien 16 ans ( document Nord Eclair 1996 )

à suivre . . .

Remerciements à Robert, Laurent et Sébastien Devoldre, ainsi qu’aux archives municipales.

209 avenue Roger Salengro

L’architecte René Dupire dont le cabinet se trouve boulevard de Cambrai, demande, en Juin 1934, un permis de construire pour une propriété à usage d’habitation pour Mr Raux, chef d’entreprise, située sur le boulevard industriel à Roubaix.

façade de la propriété ( document archives municipales 1934 )
Publicité Edouard Raux ( document archives municipales )

Après le décès du ministre Roger Salengro en 1936, le boulevard industriel est renommé : avenue Roger Salengro. L’entreprise de matériaux de construction d’Edouard Raux se situe alors au 171 de cette avenue. Elle est construite sur un terrain de 5000 m2. Dans les années 1950, au 171 avenue Roger Salengro, Edouard Raux crée la SAVCA ( Société Anonyme pour la vente de tous Combustibles et Appareils ) et continue de diriger son entreprise de matériaux de construction. Au début des années 1960, suite à la forte implantation de nouveaux logements, la municipalité décide d’une nouvelle numérotation des habitations. Le 171 de l’avenue Roger Salengro devient alors le 227. L’entreprise d’Edouard Raux continue de se développer, il fait installer, en 1963, une citerne enterrée de 35.000 litres de liquide inflammable (mazout) sur son terrain. Les travaux sont réalisés par l’entreprise Delezenne pour le terrassement et les Ets Despierre pour la cuve.

Plan cadastral de 1963 ( document archives municipales )

D’après le Ravet Anceau de 1968, suite à une deuxième nouvelle numérotation des habitations, on trouve au 227 avenue Roger Salengro deux entreprises : la SAVCA, vente combustibles liquides et gazeux et la Société Nouvelle de Carrosserie Automobile.

Publicité ( document archives municipales )
Publicité Nord Eclair

En Mai 1974, le garage Ponthieux ( concessionnaire Ford installé depuis 1930 à Tourcoing au 77 rue de Roubaix ) ouvre une nouvelle agence à Roubaix sur ce terrain de 5600 m2 dont 1000 m2 d’atelier. A noter un nouveau changement de numérotation : le 227 est devenu le 209. Pour son inauguration, le garage propose la vérification gratuite de tout véhicule : « Contrôle Clinique » pendant quelques jours, l’occasion de présenter à la clientèle, les nouveaux locaux dont l’atelier couvert, clair, propre et spacieux. A la fin de cette même année, le garage propose toute la gamme des véhicules 1975 au tarif de 1974.

Publicités ( documents Nord Eclair 1974 )

En Juillet 1987, le garage de l’Europe ( concession Volvo ), installé auparavant rue des Champs s’installe dans les locaux.

Publicité ( document Nord Eclair 1987 )

En juin 1988, Patrick Jartel reprend le garage et crée la « Société Nouvelle du Garage de l’Europe ». La nouvelle entreprise est placée sous la responsabilité de Philippe Platel pour le service commercial et de Pierre Platel pour l’atelier et le Service Après Vente. En novembre 1988, après quelques travaux le garage peut rouvrir et surtout développer la gamme des véhicules Volvo mais aussi créer une agence de véhicules Toyota.

( documents Nord Eclair 1988 )

Le garage de la « SN Garage de l’Europe » toujours sous la direction de Patrick Jartel, se spécialise en véhicules d’occasion toutes marques, en 1990..

( document Nord Eclair 1990 )

En 1992, Patrick Jartel directeur de la SN Garage de l’Europe depuis 1988, reprend l’ancien garage Seat du boulevard Gambetta et, en 1994, il ouvre un centre de voitures d’occasion haut de gamme dans les anciens bâtiments de la SARDA au 61 63 rue du maréchal Foch.

Patrick Jartel ( document Nord Eclair 1994 )

Le garage du 209 de l’avenue Roger Salengro devient en 2000, agent de la marque Skoda du groupe Volkswagen. Les clients sont accueillis par Christian Mallart.

( document Nord Eclair 2000 )

En Décembre 2001, c’est au tour du concessionnaire MBBM d’arriver sur place au 209. Cette concession VW et Audi, créée par Mr Mandron puis gérée par Mr Rogier, se trouvait auparavant au 230 de l’avenue Motte .

( document Nord Eclair 2001 )

Enfin, l’année suivante, en 2002, le concessionnaire Valauto de Roncq reprend l’établissement, toujours sous la marque Volkswagen.

document Google Maps 2008

Dirigé par Nahim Taleb depuis 2004, le garage se développe fortement et le manque de place se fait cruellement sentir. Pour remédier à ce problème récurrent, la direction envisage de reprendre, en 2015, une partie de la propriété voisine ( terrain de l’ancienne habitation d’Edouard Raux ) pour agrandir la concession automobile.

document archives municipales 2015

Malheureusement le projet n’aboutit pas et doit être définitivement abandonné. Pour remédier au problème de place, de circulation et de stationnement des véhicules, le garage négocie alors une ouverture sur l’avenue de Verdun.

document archives municipales

Depuis les années 1960, le garage du 209 de l’avenue Roger Salengro a connu bien des marques et des propriétaires différents. Fort heureusement la situation s’est stabilisée depuis plus de 20 années que Valauto occupe les lieux pour la plus grande satisfaction des clients.

Document Valauto Roubaix

Remerciements aux archives municipales.

Les caravanes Soëte

En 1958, s’installe au 105-107 de la rue de Lannoy un magasin de motos, au nom des établissements Georges Soete, né en Août 1922. L’immeuble alors inhabitée depuis le début des années 50.

Avant guerre, la veuve Picard avait fait, à cette adresse, commerce de meubles avec son mari avant 1900, puis de vente à crédit depuis avant la guerre de 14, et enfin de nouveautés à partir de 1928.

Document collection particulière

Jules, le père de Georges, né en 1886 à Roubaix, est charretier. Sa mère Rosalie Dujardin est née à Tournai en 1892. Georges a 6 frères et 2 sœurs. La famille habite en 1936 40 rue du Parc.

En 1958, il possède également, à l’enseigne Central Sport, un autre point de vente situé au 16 rue de Calvaire à Tourcoing. Au fil du temps, il abandonne les motocyclettes, désormais moins prisées du public pour se tourner vers les articles de sport, sports d’hiver et camping, beaucoup plus au goût du jour. L’enseigne devient alors les établissements Soete.

Au milieu des années 60, la partie Camping commence à prendre le pas sur les articles de sport : les publicités citent notamment la marque Trigano. On y note également l’apparition d’une nouvelle marque de caravanes : Caravelair, créée en 1962 par Sud-Aviation, le constructeur de la Caravelle. Cette marque est justement promue par Trigano, qu’on retrouve sur la publicité suivante. Ici, le nom de la marque est mal orthographié.

Georges Soete, qui habite seul le 105 rue de Lannoy, continue néanmoins, à côté de la vente de caravanes, année après année, ses publicités pour les articles de sport et de camping.

Publicités de 1970 à 1972

Mais les locaux, suffisants pour vendre du matériel de sport et de camping, sont désormais trop exigus pour exposer des caravanes. Il faut à Georges Soete un cadre plus large. Ce cadre, il va le trouver en 1970 au 201 du boulevard de Beaurepaire, où il voisinera avec le garage Lallemand, nouvelle station service Total, et la société Isomat, matériaux de construction.

Sur ce site, juste avant la première guerre mondiale, on a vu apparaître entre la filature Debuigne et le peignage Lepoutre, les magasins de MM. Motte et Cie, Laines, entrepôts permettant à cette société de stocker sa marchandise. Après fermeture de ces magasins, s’installe en 1955 la société Bourgois et Duval, qui stocke là des déchets textiles. Plusieurs entreprises se partagent alors le terrain : en 1961, on trouve au 201 les magasins Motte, mais aussi un fabricant de charnières, Gaillard et Mignot, et la société Stratimo, qui s’occupe de la transformation de plastiques.

Photo IGN 1965

Dès 1968, les bâtiments sont en bonne partie démolis, à l’exception de celui qui abritera, après transformation complète, le commerce de Georges Soete.

En 1972, en effet, celui-ci quitte définitivement les locaux de la rue de Lannoy, où s’installe un marchand de meubles, et recentre son activité sur le boulevard Beaurepaire.

Nord Eclair 1973

Au fil du temps, le105 voit différents commerces de meubles se succéder. Aujourd’hui, c’est un commerce de vêtements qui tient le rez de chaussée.

Publicités la Voix du Nord – photo Jpm 2022

Boulevard Beaurepaire, l’espace est suffisant pour une exposition de caravanes, placées soit à l’intérieur du bâtiment, baptisé « hall d’exposition », soit à l’extérieur, sur le terrain qui l’entoure, comme on le voit sur la photo suivante.

Document la Voix du Nord 1973 – Photo IGN 1975

Georges Soete commercialise quelques années la marque Elnagh, constructeur italien, mais aussi les marques Messager et Le Cardinal, et se tourne également vers un nouveau marché, celui des mobil-homes, en pleine expansion.

La Voix du Nord 1976

Il se spécialise ensuite dans la marque yougoslave Adria, caravanes reconnues pour leur prix bon marché et leur poids réduit, dont il devient le seul concessionnaire dans les environs.

Photo 1990

Mais Georges abandonne son commerce au début des années 90. Le siège de l’entreprise passe à partir de 1987 au 135 boulevard du général Leclerc à Lys Lez Lannoy. Il se spécialise ensuite avec sa sœur, Josianne Martin, dans le commerce de biens immobiliers jusqu’en 2009. Celle-ci poursuivra cette activité jusqu’en 2013.

Le 135 rue du général Leclerc – photo actuelle Google

En 1992 s’installe boulevard Beaurepaire supermarché Aldi. Le terrain autour du bâtiment est reconverti en parkings tracés pour les clients.

Le magasin – Photo Google

Le magasin ferme au début des années 2010. Le terrain semble aujourd’hui ne pas avoir une vocation très déterminée.

Photo Google

 

Les documents d’illustration proviennent des archives municipales, ainsi que du site de la médiathèque de Roubaix.

Le Vert Pré

En 1975, on prévoit la construction d’un centre médical pour personnes âgées dans le quartier du Carihem, à Roubaix.

document Nord Eclair

Le terrain est d’une superficie de 2,5 ha dont 13.000 m2 sur Roubaix et 11.000 m2 sur Lys-lez-Lannoy. Il est délimité par l’avenue du Parc des Sports, la rue Pierre de Coubertin et l’Ecole nationale de Perfectionnement rue Gambetta à Lys (aujourd’hui Établissement Régional Enseignement Adapté Colette Magny).

Le terrain a été cédé par la municipalité, car le Centre Hospitalier de Roubaix ne possède pas de place, hormis l’immense parcelle du boulevard Lacordaire qui est réservé au projet du nouvel hôpital de Roubaix, de 600 lits, programmé pour la fin des années 1970, voire début des années 1980.

document Nord Eclair
document archives municipales

Ce nouveau bâtiment est un centre de soins et d’hospitalisation pour personnes âgées : une maison de santé ou de cure médicale destinée à l’accueil et aux soins de personnes âgées, qui ont perdu leur autonomie de vie, par suite de maladie ou d’accidents et dont l’état nécessite une hospitalisation de plus ou moins longue durée. Le nom choisi pour ce centre médical est : « Le Vert Pré », car il se situe dans un quartier à la campagne à l’extérieur du centre ville.

document archives municipales

Le nom de code choisi pour le permis de construire est  : V 360, car 360 lits au total sont prévus pour l’établissement. Une première tranche de 120 lits est attribuée en Juin 1975 par le premier ministre Jacques Chirac lors de sa venue dans le Nord. Ces 120 lits sont surtout destinés à libérer une partie de l’hospice Blanchemaille.

L’humanisation d’un hospice signifie la suppression des grandes salles communes, et quand on aménage des petites chambres, on perd de la place d’où la deuxième tranche de 240 lits, qui sera ensuite nécessaire.

Les travaux commencent en 1976. Le centre médical est construit dans un délai de 14 mois. Il est basé sur un modèle agréé par le Ministère de la Santé qui est d’ailleurs le maître d’oeuvre de la réalisation.

document archives municipales
document archives municipales

L’immeuble est construit sur 2, 3 ou 4 niveaux,en fonction des différentes ailes. Trois services de médecine générale à orientation gériatrie sont créés : la convalescence, le moyen séjour et le service chronique ( aujourd’hui les soins palliatifs ).

Les chambres sont confortables avec un ou deux lits ( 3 lits au maximum ).

Le parking pour le personnel de 126 places est placé à l’arrière et une deuxième aire de stationnement pour une vingtaine de véhicules se trouve à l’extérieur pour les visiteurs. Les espaces verts ne sont pas oubliés.

document archives municipales

En attendant l’ouverture programmée le 10 Novembre 1977, le Vert pré organise une opération Portes Ouvertes en Octobre de façon à présenter au grand public l’établissement. Les visiteurs peuvent ainsi voir fonctionner une unité de soins de quarante lits, ainsi qu’une partie des installations de rééducation fonctionnelle et d’examens, les cuisines, le restaurant et les salles de détente.

Opération portes ouvertes ( document Nord Eclair )
document collection privée

En 1978. Mr Watteau directeur du Vert-pré accueille Mrs Pierre Prouvost, maire de Roubaix, Jean-Claude Provo, maire de Hem, Gérard Vignoble, maire de Wasquehal, pour visiter l’établissement de 360 lits flambant neuf. C’est l’occasion de découvrir cet ensemble à caractère résidentiel favorable au repos physique et psychique des pensionnaires arrivés de Blanchemaille, en Novembre. Les visiteurs découvrent les 3 bâtiments du centre du Vert-Pré qui comprend 120 lits de convalescents et 240 lits pour invalides nécessitant une surveillance médicale.

document Nord Eclair

En Septembre 1997, le Vert-Pré fête son 20° anniversaire. Les familles des résidents sont invitées à prendre part aux festivités et à découvrir en même temps la nouvelle salle commune : Le Jardin d’hiver. Mr le maire René Vandierendonck est bien sûr présent et profite de la visite guidée des lieux faite par Mr Tubiana directeur du Centre Hospitalier.

Le jardin d’hiver d’une surface de 179 m2 est orienté plein sud. C’est la nouvelle salle de vie agrémentée de larges baies vitrées et de plantes vertes. Elle offre une ouverture sur l’extérieur et sur les espaces verts. Pour fêter l’événement, le personnel soignant a préparé un spectacle rétrospectif. Au programme, des sketches, des chansons, des comptines et des fables.

20 ans après, le Vert-Pré ponctue la vie des aînés, comme au premier jour, et la leur rend plus belle.

document Nord Eclair

En 2005, la direction décide de supprimer les chambres à 2 et 3 lits, pour les remplacer par des chambres individuelles. Une rénovation et une mise aux normes sont nécessaires en 2015, La façade est entièrement ravalée et repeinte, les 2 premiers étages du bâtiment A sont rénovés pour installer le service des SSR ( Soins de Suite et de Réadaptation ). Le chantier démarre en Octobre 2016, sous la responsabilité du maître d’ouvrage : Marie-Christine Paul, directrice.

document archives municipales

Aujourd’hui, le « Vert Pré » est rebaptisé désormais « les Jardins du Vélodrome ». Une nouvelle histoire commence.

Le centre médical est composé de :

– L’EHPAD ( Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes ) qui propose 144 places. Quelques chambres doubles sont disponibles pour les couples.

– Le SSR ( Soins de Suite et de Réadaptation ), composé de 48 chambres pour 52 patients

– Le Service de médecine physique ( kinésithérapeute, ergothérapeute, orthophoniste . . . )

Pour l’ensemble des 196 résidents, une permanence infirmière et une couverture médicale 24/24 sont disponibles. La résidence comprend : une salle polyvalente climatisée, un jardin extérieur dans un cadre verdoyant et reposant, un espace rééducation, un salon de coiffure, un estaminet géré par des bénévoles, une borne musicale. Elle est dotée d’un pôle d’activité et de soins adaptés ( PASA ) dans la journée.

document les Jardins du Vélodrome

A noter que deux associations ont leurs locaux dans l’établissement des Jardins du Vélodrome : Ludopital qui œuvre pour améliorer le séjour des enfants hospitalisés ( ludopital.fr ) et Méotis qui a un objectif de soins pour la maladie d’Alzheimer ( meotis.fr )

document collection privée

Remerciements à Marie Passavant, directrice, et Danièle Multari, bénévole, ainsi qu’aux archives municipales.

La gare du Pile

Soucieux d’avoir un accès plus direct aux régions charbonnières, on ouvre une ligne allant de Tourcoing à Somain, concédée à la compagnie du Nord-Est mais reprise presque tout de suite par la compagnie des chemins de fer du Nord. Sur cette ligne est installée la gare dite de Roubaix-Wattrelos qu’on situe finalement après beaucoup d’hésitations dans le quartier des trois ponts. Elle se situe non loin du canal et de la limite de Wattrelos, entre le boulevard de Beaurepaire et la rue de Carihem. C’est une gare d’embranchement (qui dessert plusieurs directions), avec une ligne qui se dirige vers Wattrelos et la frontière après avoir effectué un demi-tour sur elle-même, et une autre vers Orchies et Somain par Lys et Villeneuve-d’Ascq. Pour les roubaisiens, elle prend tout de suite le nom de gare du Pile.

Plan de 1899

Le bâtiment des voyageurs de la gare du Pile est construite en 1878 sur le type courant des bâtiments voyageurs de la région. Il possède un corps central à trois portes comportant un étage, et deux corps latéraux bas à une seule porte. Mais les ailes en seront allongées en 1897 pour suivre l’importance du trafic : elles auront alors cinq portes chacune. Le chef de gare a son logement réservé à l’étage.

Par ailleurs, on construit une halle à marchandises importante, qui sera dédoublée ensuite, un quai de déchargement, ainsi qu’un bureau d’octroi et une cabine d’aiguillage surélevée. La photo nous montre le bâtiment-voyageurs au centre, à gauche le toit de l’abri de quai, et, au fond, la cabine d’aiguillage et la halle. Tout à fait à gauche, on aperçoit une locomotive à marchandises à l’arrêt, apparemment du type à marchandises Nord 040 à tender séparé, datant des années 1870.

Photo archives municipales

Côté voies, la gare ne dispose que de deux quais, protégés pour le premier par une marquise et un abri, desservant trois voies. En effet, elle n’est pas prévue pour un trafic voyageurs très fourni. Les voyageurs sont majoritairement à destination ou originaires de Herseaux par Wattrelos, ligne ouverte en 1900, mais aussi les différentes stations vers Villeneuve d’Ascq. En 1908, 52000 voyageurs empruntent les convois, en troisième classe dans 95 % des cas . Ce sont le plus souvent des ouvriers qui viennent travailler à Roubaix.

Cette situation ne dure pourtant pas car, durant la première guerre, la ligne de Somain est coupée par les allemands et celle de Herseaux est fermée au trafic voyageurs. La gare du Pile devient alors une gare sans voyageurs.

Document Nord Eclair

Par contre, la gare étant conçue essentiellement pour le traitement des marchandises, les installations correspondantes sont particulièrement importantes. Le faisceau des voies marchandises est particulièrement développé. Il comporte 6 voies de tri et des voies pour desservir le quai de déchargement et la halle, mais aussi des voies encadrant la cour aux marchandises, et d’autres desservant la cour aux charbons, assidûment fréquentée par les marchands locaux. Le faisceau comporte également une voie mère desservant des zones charbonnières particulières, louées aux négociants les plus importants. Les diverses entreprises situées près de la gare sont reliées au chemin de fer par des voies d’embranchement qui permettent chargements et déchargements direct.

Tout ceci sera complété ensuite par un accès au faisceau de voies réservé au tri postal, comportant 8 voies et deux voies de garages des rames en attente.

Photo IGN 1978

Tout ceci représente un trafic marchandises considérable : en 1947, la gare expédie des marchandises diverses (6800 wagons expédiés depuis la cour aux marchandises) mais aussi de nombreux colis. Dans l’autre sens, elle reçoit plus de 21 000 wagons et de nombreux colis, tout cela avec un effectif de 32 agents et un chef de gare. L’ensemble représente, en 1959, quatre trains à l’arrivée et trois au départ pour la station et les 37 embranchements desservant les usines des alentours.

Document Nord Eclair 1959

Les manœuvres sont réalisées par les locomotives du dépôt de Tourcoing qui, après avoir assuré leur train jusqu’en gare, sont ensuite utilisées au tri et au placement des wagons sur les voies disponibles.

La photo qui suit, datée de 1949, donne une idée du trafic généré par la gare. On est surpris par le nombre et la taille des tas de charbons, par le nombre de wagons attendant d’être chargés ou déchargés, de la quantité de camions qui animaient le quartier toute la journée de leurs navettes incessantes…

Photo IGN 1949

Les deux voies centrales dans la cour des marchandises permettaient de charger ou de décharger deux fois plus de Wagons. La photo suivante montre qu’il suffisait d’approcher le camion devant la porte du wagon pour pouvoir opérer le transfert. Ici, on voit le marchand de charbon opérer la mise en sac directement sur le wagon avant de charger le plateau de son camion Renault. A l’époque, il fallait plusieurs camions pour vider un tombereau de 20 tonnes !

Photo Nord Matin 1963

La photo suivante, prise dos au pont de Carihem en 1993, nous montre la gare vers la fin de son activité. On y remarque au centre des parcs à charbon envahis par la végétation, précédés de l’aiguille menant aux deux voies centrales de la cour des marchandises. A gauche, la voie mère menant aux parcs à charbon et aux embranchements de l’avenue Brame. Le sol est saturé de poussière de charbon. A droite au fond, on distingue la halle à marchandises et, plus près, une « sauterelle », tapis roulant mobile pour le chargement, abandonnée en position basse. La fin est proche !

Photo D. Labbe – 1993

Aujourd’hui, le bâtiment des voyageurs a été vendu, les herbes folles ont pris possession des installations, et un chemin de promenade emprunte les emprises de la station.

Photo Jpm 2012

Entre les traverses des voies de l’ancien faisceau marchandises poussent les bouleaux. La végétation est maîtresse du terrain.

Photo Jpm 2020

Les documents proviennent des archives municipales, des sites de la médiathèque de Roubaix et de l’Institut Géographique National.

Ludopital

En 1987, Bernard Grimbert est manipulateur en imagerie médicale, à l’hôpital de la Fraternité. L’hôpital Victor Provo s’est ouvert récemment, mais une grande partie des services de l’établissement de l’avenue Julien Lagache fonctionne encore.

Hôpital La Fraternité

Bernard Grimbert doit effectuer la radiographie d’un enfant malade. Ce garçon est angoissé face à cette machine monstrueuse. Pour le rassurer et rendre l’examen moins stressant, Bernard lui offre un jouet. Bien inspiré, il se rend compte que l’effet est immédiat, car l’enfant retrouve le sourire, ne pleure plus, et l’examen se déroule normalement.

Bernard Grimbert

C’est la révélation. Il faut absolument trouver des jouets, pour permettre aux enfants d’oublier l’examen, en détournant leur attention. Bernard propose à Maurice Titran, le directeur du centre d’action médicale d’offrir un jouet à tous les enfants qui font un séjour à l’hôpital de Roubaix, même court, mais il n’existe pas de budget pour financer l’achat de jouets neufs. Bernard fait donc une razzia de jouets, dans sa famille, chez ses amis, chez ses collègues. Plusieurs d’entre eux, emballés par son idée, lui viennent en aide. Les jouets commencent à s’entasser.

Bernard Grimbert crée alors une association, pour pouvoir être reconnu, et pour bénéficier d’éventuelles subventions. Il en est le Président, Daniel Pattyn le secrétaire, et Jean-Pierre Mosnier le trésorier. Le nom de l’association est trouvé immédiatement, c’est Ludopital.

Des bénévoles se proposent pour aider à réceptionner les jouets de plus en plus nombreux. Devant ce succès, il faut trouver un local, car le service de radiologie s’avère très rapidement trop petit. On trouve une salle, un étage plus bas, toujours à l’hôpital de la Fraternité, avenue Julien Lagache, dans les anciens services de dialyse, puis au pavillon 9 dans les anciens services ORL, ensuite dans le pavillon 2, quelques temps après dans le pavillon 4, malheureusement destiné à la démolition.

Fresque murale

Dans les années 1990, Ludopital se développe de façon importante et rapide : grâce à la distribution de jouets, bien sûr, mais également des fresques murales dans les salles de soins, des animations dans les hôpitaux, des séances de maquillage, des spectacles de marionnettes, des créations d’espaces de jeux, du matériel audiovisuel aux urgences et en chirurgie, des collectes de pièces jaunes, etc. Bref : tout ce qui peut améliorer l’accueil des enfants hospitalisés, dans de nombreux établissements à Roubaix, mais également à Tourcoing, Lille, Wattrelos et Mouscron.

Les Foulées Jaunes 1995

En 1995, Jean-Luc Scotté crée  »les Foulées Jaunes » : une course au parc de Barbieux, ouverte à tous. Les inscriptions permettent de récupérer de l’argent entièrement reversé aux enfants malades, sous forme de jouets ou d’actions dans les hôpitaux. C’est une belle histoire de générosité, de solidarité et d’humanité des Roubaisiens.

Hospice Barbieux

A la fin des années 1990, Ludopital doit déménager de l’hôpital de la Fraternité pour des raisons de sécurité. Un local de 1000 m2 est offert, au 3° étage de l’hospice Barbieux, au 35 rue de Barbieux. Certes, le bâtiment peut paraître un peu vieillot, mais les 40 bénévoles s’investissent pleinement pour aménager l’accueil de façon fort chaleureuse et sympathique. L’emplacement est idéal, car tout proche du service pédiatrie de l’hôpital Victor Provo. Le déménagement se déroule en 1999 ; 40 camions sont nécessaires pour transporter les jouets de la Fraternité à l’hospice Barbieux.

Le Vert Pré

Les déménagements ne sont malheureusement pas terminés, car, en début d’année 2006, une commission de sécurité constate que les locaux de l’Hospice Barbieux ne sont plus aux normes. Il faut alors songer à trouver un nouveau local ! La direction de l’hôpital propose un local de 400 m2 au centre médical du  »Vert Pré » rue Pierre de Coubertin, plus petit mais plus fonctionnel. Le déménagement, financé par la Mairie, se déroule en fin d’année 2006.

Après une année 2007 financièrement très difficile, la nouvelle présidente, Jeanine arrive à mobiliser, une fois de plus, tous les bénévoles et à sauver Ludopital qui était voué à disparaître.

Dans les années 2010, c’est le développement dynamique, grâce à l’arrivée de bénévoles compétents et énergiques. De nombreuses animations se mettent en place, pour financer les actions Ludopital (Fait Rarissime avec le club Ferrari, des motos pour Ludo, le golf de Brigode, les Foulées de Bondues, les spectacles par des artistes bénévoles)

Ludopital sollicite les entreprises pour trouver des fonds, les commerces pour placer des boîtes bleues et récupérer des pièces de monnaie, les écoles pour présenter son action et y organiser des collectes de jouets.

Les 5 présidents de Ludopital. De gauche à droite : Jean-Luc Scotté, Jean-Marc Brisy, Jeanine Vanderplancke, Bernard Grimbert, Hubert Ythier

En 2017, Ludopital fête ses 30 ans et le bilan est très positif car plus de 2 millions de jouets en parfait état ont été offerts aux enfants hospitalisés. C’est l’occasion également de fêter l’événement avec tous les bénévoles à la salle Richard Lejeune rue d’Anzin. C’est aussi le moment de pouvoir regrouper les 5 présidents qui ont dirigé l’association au fil des années.

Aujourd’hui, Ludopital c’est :

– Plus de 100 bénévoles, 3 salariées dont 1 à temps plein

– 53 000 jouets  »courage » ( en parfait état, désinfectés et reconditionnés ), offerts annuellement aux enfants hospitalisés

– Des actions dans 44 hôpitaux de l’Eurométropole lilloise : des aménagements de salles d’attente et de chambres d’enfants, des décorations de blocs opératoires par des colonnes à bulles, des plafonds lumineux etc

– Une écoute attentive des besoins du personnel soignant des hôpitaux

– Une sensibilisation des généreux donateurs, en organisant des visites des locaux

– Un développement important depuis plusieurs années, grâce à l’hôpital Victor Provo et à la Mairie de Roubaix

– Le 25° anniversaire des Foulées Ludopital qui attire 2400 personnes en 2019

– Des spectacles, des concerts

– Une communication sur les réseaux sociaux.

Aménagement d’une salle d’attente
Plafond lumineux à l’hôpital Victor Provo
Les foulées Ludopital au parc de Barbieux
Le sourire d’un enfant

Remerciements à Jeanine Vanderplancke, Bernard Grimbert, Laetitia Perez et à toute l’équipe des bénévoles de Ludopital.

Tous les documents de cet article proviennent de l’association.

Bossu Cuvelier ( suite )

Dans les années 50, le commerce de gros connaît une forte croissance et les demandes d’agrandissement des entrepôts de la rue de Cohem se succèdent : en 1951, 1953, 1960, 1969. Un choix immense est proposé à la clientèle : fers, câbles, cornières, barres, cylindres, tôles. . . Bossu Cuvelier livre désormais des profilés aciers dans toute la région.

( Document coll. Priv. )

Pour les particuliers, Bossu Cuvelier est la première « grande surface » . On y trouve de tout :

– au rez de chaussée, la quincaillerie, des outils de bricolage, de l’outillage électrique.

– à l’étage, auquel on accède par le célèbre escalier carrelé de couleur verte, de la très belle vaisselle, des casseroles de grande qualité, des meubles de cuisine et surtout des jouets.

De nombreux roubaisiens se souviennent d’ailleurs des superbes vitrines décorées, à l’époque de Noël, avec l’animation des trains électriques, dans les années 1960.

( Document coll. Priv. )

En 1976, Descours et Cabaud, un gros groupe industriel de la région Lyonnaise dans le domaine de l’acier, rachète Bossu Cuvelier. L’entreprise devient B.C.D.C « Bossu Cuvelier Descours Cabaud» ; elle est dirigée par Jacques Bossu et Pierre Henri Baye. L’année suivante, pour faire face à son développement de la division aciers, l’entreprise décide de déménager rue de Cohem. L’expansion continue ; Bossu Cuvelier s’étend désormais, sur plus de 16000 m2.

( Document Bossu Cuvelier )

Sur la photo ci-dessus, l’entrepôt de la rue de Cohem. A l’extrême droite, on distingue la maison blanche du concierge ; les toits blancs sont occupés par la division Quofi (Quincaillerie Outillage Fournitures Industrielles) ; les toits noirs sont réservés aux dépôts des aciers, et dans le fond, on aperçoit la voie ferrée et l’embranchement particulier SNCF.

( Document Bossu Cuvelier)

L’ouverture officielle de l’entrepôt se fait en Janvier 1978. Un magasin d’accueil est créé pour les professionnels ( voir un précédent article sur notre site « Une quincaillerie , rue de Cohem » ).

( Document Nord Eclair )

En 1983, le Directeur général de Bossu Cuvelier : Hubert de Courcy fait démolir le deuxième étage du 74 et 74 bis de la Grande Rue, pour des raisons de sécurité.

( Documents Archives Municipales )

Les ventes aux particuliers chutent de plus en plus. La Direction prend la décision, en 1985, de fermer les portes du magasin de la Grande Rue, de se séparer de l’entrepôt du Bld Gambetta, et de se consacrer surtout aux entreprises. Le siégé social est transféré Boulevard Leclerc. Le magasin de la Grande Rue est rasé en 1994.

La démolition du magasin de la Grande Rue. On remarque le célèbre magasin des vêtements Devianne et la bijouterie Six ( Document D Labbé )
Entrepôt du Bld Gambetta ( Document Archives Municpales )

En 1994, l’entrepôt de la rue de Cohem vieillit et devient trop petit. L’entreprise change de stratégie et, pour se rapprocher de ses clients, ouvre des succursales dans les principales villes de la région. Le siège social est transféré à la ZI de Lesquin. L’entrepôt de la rue de Cohem emménage dans les locaux de l’ancienne entreprise Stein, au 7 rue de Sévigné, en contrebas du pont de Beaurepaire, avec un embranchement particulier SNCF, puisque la gare du Pile fait désormais partie de l’entreprise.

( Photo Google Maps )

L’entreprise est rebaptisée Prolians en 2000, et en 2012, Prolians Bossu Cuvelier : le spécialiste nordiste des fournitures industrielles, fête son 150° anniversaire. Il reste le leader incontesté de la visserie, boulonnerie, outillage, vêtements de travail, soudure et matériel électroportatif (visseuses, perceuses, raboteuses…).

( Photo BT )

Aujourd’hui, Prolians Bossu Cuvelier possède 16 magasins dans les Hauts de France ; plus de 300 salariés y travaillent. Les fournisseurs sont réputés, les clients très importants comme Eiffage, Ramery, Arcelor Mittal.

20.000 références sont en stock dans tous les domaines de l’industrie : Produits métallurgiques – Tréfilerie – Outillage et fournitures industrielles – Chauffage Plomberie – Sanitaire – Energies nouvelles – Quincaillerie de bâtiment et d’agencement – Matériel de BTP – Équipements de protection individuelle. Prolians Bossu Cuvelier fait toujours partie du groupe Descours et Cabaud, avec au total 675 points de vente et 13500 salariés.

Actuellement on trouve :

– à la place du magasin de la Grande Rue, un immeuble avec, au rez de chaussée, une agence Pole Emploi,

– au Boulevard Gambetta, la résidence étudiante Nemea,

– à l’emplacement de la rue de Cohem, le parking de l’immense Sté Camaïeu.

 

Remerciements aux Archives Municipales, ainsi qu’à Magali Muset, Arlette Thullier, Lucette Bernardi et Armelle D.

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Bossu Cuvelier

Louis-François Bossu naît, en 1835, à Roubaix et Elma Cuvelier naît, en 1842, à Houplines. Ils se marient et ont 6 enfants Marie, Louise, Paul, Louise-Elisa, Henri et Albert. Louis-François est quincaillier. Il crée son commerce avec son épouse, à Roubaix, au 74 Grande Rue, en 1862, à l’enseigne Bossu Cuvelier. C’est un emplacement idéal car c’est une grande artère commerçante de la ville. Les débuts sont difficiles ; à cette époque, les livraisons se font en véhicules hippomobiles, ou en charrettes à bras. Les employés apportent leurs quotas de charbon pour chauffer les bureaux ! La volonté, la ténacité, le sens du commerce du couple permettent cependant d’envisager un avenir prometteur.

( Document coll. Priv. )

Louis-François développe son commerce de quincaillerie, en se spécialisant en serrurerie, poëlerie, appareils de chauffage en fonte, aciers, fers, cuivres …Il livre également les usines textiles, en petit outillage de tissage et peignage mécanique.

Il stocke ses produits dans un local, au 90 bis de la même rue, et ensuite dans un entrepôt situé derrière son magasin, sur le Boulevard Gambetta, au 81 83, avec un accès beaucoup plus aisé pour les livraisons et les expéditions. Le magasin de la Grande Rue est destiné à recevoir les particuliers, pour la quincaillerie, la serrurerie, le petit outillage etc. A l’étage, on y trouve de la vaisselle, des articles de ménage, de la droguerie. . .

L’entrepôt du Boulevard Gambetta est plutôt réservé à l’activité de grossiste pour les outillages industriels, fers, aciers, tôles …

Les deux bâtiments sont complètement séparés ; il y a juste un accès par une petite porte. Les deux entités sont différentes.

( Document coll. Priv. )

Au début des années 1900, il rachète le 74 bis à un torréfacteur de cafés (Marquette Dusart), et fait transformer la façade des deux magasins réunis. Après la première guerre mondiale, la France a besoin de se reconstruire. Bossu Cuvelier va alors connaître une ascension fulgurante, surtout pour l’activité de gros : division aciers et fers. L’entreprise compte une quarantaine de salariés, dans les années 1920.

( Document BNR )
( Document coll. Priv. )

En 1921, Albert Bossu s’associe avec Camille Dubrulle. Ils font l’acquisition d’un terrain d’environ 8000 m2, rue de Cohem, pour y construire un entrepôt de stockage pour son activité de gros, et fait venir directement l’acier en grosse quantité, en particulier de Lorraine, à des prx négociés au plus bas. C’est un emplacement stratégique, puisque cette parcelle bénéficie d’un embranchement particulier pour les voies ferrées, la gare du Pile étant toute proche. Ce nouvel entrepôt rue de Cohem remplace le dépôt du 90 bis Grande Rue qui n’a plus d’utilité et va être loué, en 1935, aux Ets Delbecque ( machines outils et outillage ).

( Document coll. Priv. )
( Documents Bossu Cuvelier )

L’activité de vente aux particuliers se développant également, le manque de place motive l’entreprise à reprendre les deux maisons voisines, du 76 puis du 78 de la Grande Rue. Le 76 est occupé par un cafetier : Degreve-Verbeurgt, le 78 par B. Nodot de la coopérative des vendeurs de journaux. En 1934, Bossu Cuvelier demande à l’architecte Fernand Lefebvre de Roubaix de transformer les deux maisons en commerce de détail. La façade mesure désormais plus de 30 mètres. L’agrandissement disponible permet d’ajouter des nouvelles familles de produits, comme des articles et mobiliers de jardin.

( Document coll. Priv. )

Tous les dirigeants de Bossu Cuvelier ont eu le sens du commerce, de la publicité et de la communication.

Création d’un panneau publicitaire en 1951 ( Document D. Labbé )

En 1954, Jean Bossu, Directeur de l’entreprise, souhaite transformer les façades des 76 et 78 Grande Rue, car les 2 immeubles sont vétustes et délabrés . Il fait appel à l’architecte Marcel Forrest, de Tourcoing, pour son projet d’amélioration de la façade complète du 74 au 78 pour un investissement de 12.900.000 Frs.

( Document Archives Municipales )
La façade, avant et après ( Documents Archives Municipales )

Bossu Cuvelier devient une société importante, mais garde son esprit familial. Les salariés sont fidèles à leur entreprise. En 1955, Léon Hennebicq devient le doyen des quincailliers de France, car il compte 69 années de présence chez Bossu Cuvelier !Lors d’une cérémonie en la présence de Jean Bossu et de M le maire, Victor Provo, il reçoit la croix de chevalier de la Légion d’Honneur, d’ Antoine Toulemonde, président de la chambre de commerce. Pour fêter cet événement exceptionnel et rarissime, Jean Bossu décide de fermer le magasin une journée complète.

( Document Nord Eclair )

À suivre . . .

Remerciements aux Archives Municipales, ainsi qu’à Magali Muset, Arlette Thullier, Lucette Bernardi et Armelle D.

Le centre social du Carihem

L’office municipal HLM a construit au Carihem un ensemble de 220 appartements qui ont été terminés en décembre 1964. Depuis, près de sept cents personnes habitent cette nouvelle partie du quartier, et la création d’un centre médico-social est apparue opportune, car la plus proche structure de ce type se situe rue Franklin. Le nouveau centre devient donc une annexe de celui de la rue Franklin, en attendant un ensemble social plus vaste, dans la ZUP des Trois Ponts, pour laquelle les travaux vont bientôt commencer, et on envisage qu’ils ne soient pas terminés avant 1970. Ce coin de Roubaix fait l’objet de multiples projets, comme le rappelle le maire Victor Provo, des écoles seront construites, les PTT vont y installer un nouveau centre de tri, on prévoit même une antenne d’autoroute vers Wattrelos et Dottignies !

Le lotissement du Carihem Photo NE
Le lotissement du Carihem Photo NE

Pour l’heure, les habitants du quartier du Carihem, de la rue de Leers, de la rue Boucicaut sont également concernés par ce service de proximité, qui doit ouvrir le 2 août 1966. Le centre médico-social du Carihem comprend une grande salle d’attente attenante à la salle de soins, où se tient le bureau de la directrice Mme Doutreluigne.

Vue extérieure du centre Photo NE
Vue extérieure du centre Photo NE

Quels soins y prodigue-t-on ? Pansements, piqûres, rayons ultra-violets et infra-rouges, délivrance de feuilles de soins pour l’aide médicale gratuite, protection maternelle et infantile, service de vaccinations. Le centre est ouvert tous les jours, sauf le dimanche, de 10 heures à 11 heures 30, mais la permanence sera progressivement allongée. Le second rôle du centre sera d’accueillir les anciens, qui deviendra un lieu de rencontre et de repas qui seront d’abord distribués, puis organisés sur place.

Cette création fait suite au souhait de l’administration municipale, que rappelle Victor Provo lors de son allocution : que chaque quartier soit doté d’un centre médico-social. L’inauguration de ce nouveau centre a lieu le jeudi 28 juillet 1966. Y assistent les maires de Roubaix et de Wattrelos, un certain nombre d’adjoints, le directeur de l’office municipal HLM, M. Ditte entre autres personnalités, et quelques habitants du Carihem. Ce centre médico-social était situé au n°11 rue du stand de tir.

Pendant l'inauguration Photo NE
Pendant l’inauguration Photo NE