Fête de la bière

En 1962, la première fête de la bière à Hem connait un grand succès. Elle est organisée par l’association « Les amis de Beaumont », sous le patronage du journal Nord-Eclair, et vaut le déplacement. Cette association, née avec le nouveau quartier, a pour but d’y promouvoir, toutes œuvres sociales, culturelles et sportives.

Organisation en 1962 de la grande fête de la bière (Document Nord-Eclair)

Ainsi en octobre 1962, la fête débute, le samedi après-midi, sur la place de Verdun, avec un tournoi de pétanque réunissant une vingtaine de triplettes des villes des environs. Puis une coupe est remise aux gagnants par le journal juste avant l’arrivée de la Musique du 43ème RI. Un millier d’enfants se rassemble alors pour participer à une retraite aux flambeaux emmenée à travers les rues principales du quartier par les soldats musiciens qui donnent ensuite un concert sur la place de Verdun.

Illustration du journal (Document Nord-Eclair)

Puis une foule d’environ 2000 personnes participe, sous le vaste chapiteau dressé devant l’église Saint-Paul, à la Nuit de Nord-Eclair et des Amis de Beaumont. L’orchestre Victor Charlier remporte un vif succès durant le bal qui y clôture la journée.

Le grand bal du samedi soir ; disque publicitaire (pour la lessive Viva) de Victor Charlier et son orchestre (Document Nord-Eclair et Discogs)

Le lendemain dimanche, un apéritif concert avec la fanfare Saint-Corneille et un jeune orchestre « les Chahuteurs » ouvre les festivités. Puis, sous le grand chapiteau, la foule assiste à des exhibitions de la section artistique « La Patriote » de Croix et du groupe folklorique polonais de Roubaix avant l’arrivée de la caravane publicitaire suivie du grand orchestre « Die Alte Bayerische Kapelle », rentré d’une tournée triomphale dans les capitales et grandes villes d’Europe.

La grande kermesse se termine ainsi sous le chapiteau animé comme dans les grandes fêtes bavaroises de la bière, au son des danses typiques de Bavière, tandis que la foule déguste choucroute mais aussi sandwiches et frites sous les cotillons. Les musiciens, soucieux de plaire au plus grand nombre font également danser aux spectateurs charleston, twist, valses et tangos.

Annonce de la fête de la bière en 1963 (Document Nord-Eclair)

Forte de son succès, la fête est renouvelée l’année suivante, en octobre 1963, toujours grâce à l’association « Les amis de Beaumont » et cette fois sous le double patronage du journal Nord-Eclair et de Volkswagen, en la personne du concessionnaire G. Beulque de Tourcoing. Le chapiteau est cette année conçu pour recevoir le double de participants.

Au cours de cette fête, qui se veut « comme à Munich », on peut boire des grès d’un litre et d’un demi-litre de bière et déguster de succulentes spécialités munichoises. Quant aux orchestres chargés d’animer la fête, il s’agit de grandes formations spécialisées dans les fêtes de la bière avec leurs joyeux animateurs. Les danses pittoresques du Tyrol alternent avec les danses modernes grâce à la grande formation « Lou Garou et son ensemble show » et Alain Donnez et ses Tonnerres.

Alain Donnez ; Lou garou et son ensemble show (Documents Nord-Eclair)

Ces joyeuses festivités comportent de nombreuses attractions et vedettes surprises. Le samedi, une caravane publicitaire comprenant une vingtaine de véhicules prend la route, musique en tête, pour annoncer la fête de la bière dans les principaux quartiers des villes de Hem, Lannoy, Lys-lez-Lannoy et Roubaix. On peut y admirer notamment toute la gamme des nouvelles Volkswagen du garage Beulque. La caravane se clôture avec le char des bières Setz Braü sur lequel se produit l’orchestre « Die Landliche Blaskapelle ».

Publicité des années 60-70 du garage G. Beulque (Document collection privée)

Malheureusement, en début de soirée, une averse empêche le traditionnel défilé des allumoirs. Puis le soir c’est la Nuit de Nord-Eclair et des Amis de Beaumont avec les deux formations citées plus haut mais aussi un grand orchestre de 25 musiciens : « Die Tiroler Blaskapelle », très applaudi.

L’orchestre Die Tiroler Blaskapelle (Document Nord-Eclair)

L’animateur Serge Desbruyère, de la RTF (Radio-diffusion Télévision Française), monte ensuite sur scène pour féliciter les musiciens bavarois et annoncer le groupe suivant, tandis que, sur la piste de danse, évoluent sans arrêt un bon millier de danseurs. Le bal se clôture avec le groupe des « Dauphins » qui joue des twists pour la jeunesse et les éliminatoires de l’élection de la Reine de la Bière ont lieu en fin de soirée.

Triomphal succès des orchestres bavarois (Document Nord-Eclair)

Le lendemain, dimanche, se déroule la journée de la bière avec 2 formidables orchestres bavarois : « Die Alte Bayerische Kapelle » et « Die Landliche Blaskapelle ». Une assiette géante de choucroute est proposée à la dégustation et de nombreuses attractions ont lieu durant toute la journée. C’est à 21h qu’a lieu l’élection de la Reine de la Bière : Yolande Duchemin. Au total, pour cette année 1963, plus de 6000 personnes sont accueillies tout au long du week-end, faisant de cette fête un franc succès malgré un temps très mitigé.

L’orchestre bavarois en tête de la caravane publicitaire (Document Nord-Eclair)

Les amis de Beaumont font leur publicité dès le début septembre de l’année 1964 pour la nouvelle kermesse de la bière. Forte du succès de l’année précédente et du patronage du journal Nord-Eclair, l’association voit grand pour cette nouvelle fête annuelle et fait installer un chapiteau de 2.000 mètres carrés, pouvant accueillir jusqu’à 3000 personnes.

Publicités pour la kermesse de la bière 1964 et chapiteau installé avec plan pour le trouver (Documents Nord-Eclair)

Le programme est alléchant : le samedi la caravane publicitaire comprend la caravane Nord-Europe et plusieurs commerçants et elle est animée par l’orchestre bavarois « Die Bayerische Bierpot ». Le dimanche le grand orchestre « Die Alte Bayerische Kapelle » participe à la grande journée de la bière suivie d’un apéritif concert avec « les Inconnus ».

Les Inconnus (Document Nord-Eclair)

Dans l’après-midi c’est une succession d’attractions : le ventriloque Fred et son Jacky, des jeux scéniques présentés par Jodel, les clowns Jo et Rico et les Joyeux Compagnons. Puis c’est à nouveau l’orchestre bavarois « Die Alte Bayerische Kapelle » qui revient mettre l’ambiance dans la soirée et faire danser l’ensemble des participants.

Le grand orchestre « Die Alte Bayerische Kapelle » (Document Nord-Eclair)

Après 3 ans d’absence, en 1968, la kermesse de la bière est de retour à Hem, toujours sous le patronage de Nord-Eclair, mais elle se déroule dans la salle des fêtes sur une journée et elle est organisée au profit des écoles privées des villes de Hem et Lannoy. Une grande tombola est organisée avec, comme 1er prix, un réfrigérateur à prendre à l’école Saint Charles de la rue Jules Guesde.

Une partie de l’assistance (Document Nord-Eclair)

A l’heure du midi, un concert apéritif assuré par la Musique de Lannoy remporte un certain succès auprès du public qui se presse nombreux dans la salle, trop petite pour accueillir l’ensemble de ceux qui souhaitent participer. Puis la kermesse bat son plein et fait salle comble avec la participation de l’orchestre bavarois…du Douaisis : « Die Lander Freunde » qui maintient une ambiance extraordinaire jusqu’aux environs de minuit.

La Musique de Lannoy (Document Nord-Eclair)

La fête de la bière hémoise ne survit pas à la décennie 1960 et ce n’est qu’en 2019 qu’une nouvelle tentative est lancée, concomitamment avec les journées du patrimoine, à la ferme Franchomme : le Salon de la Bière. Les deux journées sont conçues pour mettre en avant les micro brasseries du secteur grâce à une expositions, des ateliers et une dégustation.

Affiche de 2019 lors des journées du patrimoine (Document Ville de Hem)

60 ans après la première fête de la bière hémoise, en septembre 2022, sur 2 jours, une nouvelle édition est lancée. Elle a lieu à la ferme Braquaval où s’est installée la brasserie Les Tours du Malt (sur le sujet de la ferme Braquaval voir un précédent article édité sur notre site). Le programme consiste en une visite de la brasserie, un atelier sur le brassage de bière, une vente de bières et de produits dérivés et des jeux flamands.

Affiche de la fête de la bière en 2022 et photos du lieu (Document Ville de Hem et Voix du Nord)

L’événement est renouvelé l’année suivante sur une journée, en Octobre, avec une dégustation et vente de bières locales, ainsi que de cookies aux drèches, céréales issues du brassage, et des jeux flamands mis à disposition des petits et grands. Puis un échange est mis en place avec des brasseurs suivi, en fin de matinée, d’un atelier sur les accords bière et fromage, autour d’un apéritif. Le midi la restauration est prévu au restaurant l’Etable et des foodtrucks sont présents sur le site. Une animation musicale est assurée par un DJ, durant toute la journée qui se clôt par le tirage au sort de la tombola, suivi d’un concert.

Affiche de 2023 et photos de presse (Document Ville de Hem et Vozer)

Il apparaît que depuis le succès triomphal de la fête organisée en 1964, rassemblant plusieurs milliers de personnes, les différents événements qui ont tenté de la faire revivre n’ont pas rencontré le succès escompté. L’absence d’orchestre bavarois à l’animation peut en être l’une des explications.

Remerciements à la Ville de Hem

La pétanque à Hem

C’est en 1979 que le « Pétanque Club des 3 baudets » est créé. A ses débuts il ne compte qu’une vingtaine de sociétaires, son siège social se situe 5 allée Saint-Exupéry et le président de l’association est Mr Hennebelle. 3 ans plus tard l’appellation change pour devenir le « Pétanque Club d’Hem », dont le siège social se situe rue Edison avant de déménager 5 ans plus tard rue des Vosges, sous la présidence de Mr Doye.

Les 2 appellations successives du club de pétanque de Hem (Documents Historihem)

Le club s’installe enfin rue Racine, dans le quartier de Beaumont mais, dans un premier temps, pendant 2 ans, il « campe » dans des locaux mis à sa disposition par le Centre Communal d’Action Sociale, avant de pouvoir occuper une ancienne salle de la paroisse Saint Paul. Divers travaux ayant été effectués le club dispose d’une salle avec 4 pistes intérieures, la salle Jules Lepers, et de 16 pistes extérieures en 1990.

Local en 1990 (Document Nord-Eclair) et 1991 (Document Historihem)

Dès lors l’assemblée générale qui commence ses réunions par de petits entraînements amicaux commence à songer à la possibilité de participer à des compétitions locales puis régionales dans les catégories cadets et juniors. Le pétanque club rencontre en effet un succès grandissant et le nombre de ses sociétaires ne cesse de croître.

Les membres de l’assemblée générale prennent la pose et s’entraînent (Documents Historihem)

Dès 1990, la municipalité, qui a racheté l’ancien patronage de Saint-Paul, agrandit et rénove le bâtiment pour en faire, à terme, un centre culturel et de formation. Le contraste entre ce bâtiment rénové est alors très important avec le local du pétanque club situé dans son prolongement.

La rénovation de l’ancien patronage avec le pétanque club de l’époque (Documents Nord-Eclair)

Au rez-de-chaussée se situe une grande salle pouvant accueillir une centaine de personnes, une cuisine et des sanitaires. A l’étage sont prévues le logement du concierge et 2 salles de réunion à usage de diverses permanences de la municipalité et des services sociaux. La grande salle sert pour des réunions et des banquets familiaux des habitants du quartier. Reste à rénover le pétanque club pour harmoniser le tout.

Le nouveau pétanque club de Hem (Documents Historihem)

C’est chose faite dès l’année suivante avec un complexe rénové au n° 2 comprenant 6 pistes couvertes et chauffées et de nombreuses pistes extérieures, une piste d’honneur et un « club house » pour la centaine de sociétaires que compte alors le club, dans un ensemble qui complète harmonieusement le centre culturel, inauguré en octobre 1992 par Mme Massart, Maire de Hem.

L’inauguration par Mme Massart en octobre 1992 (Documents Historihem)

Deux ans plus tard, en 1994, une école de pétanque est créée par Mr Caulier, membre du bureau de l’association. En février 1995, l’école compte une quinzaine d’enfants de 6 à 12 ans. Elle regroupe dans un premier temps des enfants de pétanqueurs qui assistaient jusque là aux rencontres disputées par leurs parents.

Comme d’autres enfants du quartier lorgnaient également sur ce sport de détente et de précision l’école fait bien vite le plein et des ateliers de pointage et de tirage sont créés. Chaque séance se termine par un match au cours duquel s’affrontent les écoles du district (de la métropole).

Quatre écoles de pétanque y sont en effet recensées : Croix, Lomme, Annappes et donc Hem. L’école compte 4 catégories : benjamins, minimes, cadets et juniors. Le but du club est en effet triple : loisir, compétition et formation. Cette fois le club passe un nouveau cap et vise la coupe de France.

Création de l’école (Document Nord-Eclair)

Cette décision s’avère bien vite payante puisqu’en 1998, sous la présidence de Mr Landrieux, le club compte 123 licenciés, dont 25% sont des jeunes de 7 à 17 ans. Les nouveaux jeunes de l’école reçoivent, lors d’une petite cérémonie, leurs équipements aux couleurs du club : casquette, tee-shirt et coupe-vent.

Equipements remis aux nouveaux membres (Document Historihem)
L’école de pétanque (Documents Historihem)

En début 2000, sous la présidence de Robert Deixonne, le pétanque club récompense les joueurs ayant participé aux concours inter-sociétaires, en présence de Mr Vercamer, maire de Hem, et c’est l’occasion de se féliciter de la croissance du nombre de licenciés, passé à 180 pour cette nouvelle année.

Fête pour la croissance constante du nombre de licenciés (Document Nord-Eclair)

A la fin de cette même année, c’est à nouveau sous la présidence de Mr Doye, et en présence de Mr Vercamer, que le pétanque club récompense ses jeunes lors d’un après-midi animé avec copieux goûter, remise de lots, loto, lecture du palmarès et remise de médailles avant la tombola finale.

Fête de fin d’année en présence de Mr Vercamer (Document Nord-Eclair)

En 2009 c’est Michel Dupire qui devient président du club et 3 ans plus tard il est amené à rendre hommage à Henri Caulier, créateur de l’école de pétanque, lors de son décès, rappelant à quel point ses qualités de pédagogue et son dévouement avaient été précieux pour la création de l’école dans laquelle il s’était impliqué pendant de nombreuses années.

Remerciements à Historihem

Eglise Saint Paul (suite)

Lorsque l’abbé Callens fête ses 25 ans de prêtrise un an plus tard, en 1955, les paroissiens rendent hommage à celui qui est à l’origine de l’érection de l’église et de la création de leur nouvelle paroisse. A l’issue de la cérémonie, la foule se répand dans les stands aménagés autour de l’église à l’occasion de la fête champêtre organisée au profit des œuvres paroissiales.

Les 25 ans de prêtrise de l’abbé Callens en1955 (Documents Nord-Eclair)

C’est aussi dans la nouvelle paroisse que l’abbé Michel Couthiez, prêtre de la Mission de France, célèbre sa messe de prémices en 1957. Drapeaux et guirlandes décorent les environs de l’église, tandis que le cortège part de la rue Edouard Vaillant où réside la famille du nouveau prêtre. L’abbé Callens souligne avec fierté le fait que c’est déjà le 2ème enfant de la nouvelle paroisse qui devient prêtre.

L’abbé Couthiez célèbre sa messe de prémices en 1957 (Document Nord-Eclair)

Un généreux donateur, la famille Segard, propose de financer la décoration du choeur , vierge de toute décoration depuis son inauguration. Mme Marie-Anne Poniatowska est contactée. Elle propose un premier projet en couleur qui est refusé par la Commission Diocésaine d’Art Sacré. Un deuxième projet est accepté en différents tons de gris, susceptibles de mieux se conserver dans le temps. L’abbé Callens, peu attiré par cette peinture moderne y fait ajouter des extraits de textes sacrés.

Maquette de la future fresque murale réalisée en 1957 et l’artiste en 1960 devant l’un de ses oeuvres (Documents Historihem)

Les peintures murales sont dessinées en atelier sur des calques. Puis, ils sont appliqués sur le revêtement mural qui n’est pas de bonne qualité. Le chantier est long et difficile (1958-1959). Il faut dire que l’oeuvre est gigantesque car les peintures s’étalent sur les 150 m2 des murs du choeur de l’église.

L’abbé Callens tempête sur les échafaudages et les échelles qui encombrent son église. En outre, une fois le chantier terminé, l’artiste apprend que l’abbé Callens a fait « nettoyer les tâches » grâce à un détergent, don d’un droguiste qui venait de marier sa fille en l’église Saint Paul ! C’est la catastrophe, et elle doit recommencer ses peintures sur toute la longueur et une hauteur de 1 mètre 50 !

Les peintures murales en cours de réalisation (Documents Historihem)

C’est en janvier 1960 que son éminence le cardinal Liénart vient inaugurer cette œuvre. L’abbé Callens est forcé de constater que « tout le monde aime l’oeuvre réalisée malgré la rigueur du camaïeu gris et l’austérité de la conception ». Le cardinal remercie l’artiste d’avoir, par son talent, doté une modeste église d’une décoration qui achève de lui donner son caractère religieux.

La bénédiction des fresques par le cardinal Liénart (Documents Nord-Eclair)

En 1962, les dix ans de l’église sont célébrés en présence de Mgr Chavanat et en 1964, c’est Mgr Thoyer, évêque missionnaire, qui vient procéder à la confirmation de 120 enfants dans la paroisse hémoise. Enfin en 1970, ce sont les quarante ans de sacerdoce de l’abbé Callens que fête la paroisse en présence de Mgr Chavanat.

Les dix ans de l’église en 1962, les confirmations en 1964 et les 40 ans de sacerdoce de l’abbé Callens en 1970 (Documents Nord-Eclair et Historihem)
Photo aérienne en 1962 (Document IGN)

De l’abbé Callens on disait que « c’était un homme de caractère que l’on surnommait le « chef du village ». Malheur à qui touchait aux fleurs de l’église, il allait sonner à la porte du coupable ! Il avait 3 ou 4 moutons dans le jardin de son presbytère : il échangeait les dragées des baptêmes contre du pain sec pour les nourrir. Mais, c’est aussi dans son presbytère que l’association « les Amis de Beaumont » pouvait stocker le charbon qui servait au chauffage du chalet de Beaumont, local de l’association. »

Photo de l’abbé Callens (Document Historihem)

Les 25 ans de la paroisse sont une grande fête de famille dans ce quartier qui abrite à présent 5000 habitants. L’abbé Callens, décédé en 1976, manque à l’appel mais les paroissiens ont accueilli avec joie son successeur, l’abbé Gérard Bogaert, doyen de Roubaix Centre et son jeune assistant, l’abbé Hugues Derville. Ils célèbrent la messe avec Mgr Gand, évêque de Lille avant une réception dans la salle paroissiale.

Une grande fête de famille en 1977 (Document Nord-Eclair)

Les fresques peintes par Marie-Anne Poniatowska se dégradent avec le temps. Les couleurs se ternissent et se fondent progressivement dans une sorte de grisaille uniforme et monotone. Au début des années 1980,une restauration du choeur apparaît indispensable. Un nouveau tabernacle ainsi qu’un nouvel autel sont installés et Joël Belly, jeune céramiste de talent, se met au travail pour les habiller. Enfin une moquette verte est posée pour garnir le sol.

La restauration du choeur en 1981 et photo du choeur (Document Nord-Eclair et site internet)

Malheureusement, en août 1992 dans la soirée, le clocher de l’église est en feu et même si, fort heureusement, l’épais panache de fumée alerte les voisins rendant l’intervention des pompiers très rapide, les dégâts matériels sont importants. Le clocher n’a fait office que de cheminée et nécessite seulement le remplacement de quelques tuiles.

Le clocher en feu dans la soirée (Document Nord-Eclair)

En revanche, le court-circuit électrique, qui semble être à l’origine du sinistre, a occasionné des ravages dans la nef. Deux colonnes à la base du choeur doivent être remplacées, les plâtres refaits et la moquette changée. Plus grave, une partie de la fresque est touchée laquelle sera entièrement refaite avec l’autorisation de l’artiste, à présent installée en Californie.

Les dégâts dans la nef (Document Nord-Eclair)

En 2000, la paroisse nouvelle de la Trinité voit le jour, issue du rapprochement des trois paroisses : Saint Jean Baptiste et Saint Michel à Roubaix et Saint-Paul à Hem. De fait ces 3 paroisses ont déjà plusieurs années de vie commune derrière elles puisque l’abbé Pierre Baert, curé des deux premières depuis 4 ans, s’occupe déjà de la troisième depuis 2 ans et demi, avec l’aide de l’abbé François Jeunet, attaché à Saint Michel.

Trois clochers pour la nouvelle paroisse de la Trinité (Document Nord-Eclair)

Quand l’église est touchée par le mérule en 2007 d’importantes réparations permettent de la sauver et l’artiste, venue constater la rénovation de l’église s’engage à revenir. Deux ans plus tard l’événement consiste en la venue à Hem de Marie-Anne Poniatowska, cinquante ans après la création de sa fresque murale, pour fêter ce jubilé.

Le retour à Hem de Marie-Anne Poniatowska pour les 50 ans de son œuvre (Document Nord-Eclair)

A cette occasion elle confie que cette œuvre d’une vie est le fruit d’un travail fastidieux. Elle insiste tant sur le travail préparatoire nécessaire pour connaître la vie et l’oeuvre de Saint-Paul que sur les défis techniques rencontrés à l’époque tels que les murs « mal fichus » du choeur. Au final, cinquante ans plus tard, celle qui s’est ensuite consacrée au dessin, y voit plutôt la vie de Saint-Paul en bande dessinée.

La princesse couronne son œuvre (Document Nord-Eclair)

Depuis la création de la paroisse de la Trinité, le béguinage, qui abritait le presbytère, s’est retrouvé inoccupé pendant quelques années avant d’être mis à la disposition de l’association A.G.I.R en 2015. Initiée par la Paroisse de la Trinité à Roubaix/Hem, l’Association, d’inspiration chrétienne, se donne pour objet la lutte contre les discriminations et l’accompagnement vers l’insertion de familles en situation de très grande précarité principalement roms.

Le Béguinage et les chrétiens et les Roms (Documents site internet et Lille Actu 2014)

Née dans les années 1950, la première église « en pièces détachées », qui avait laissé sceptiques les observateurs de l’époque quant à sa pérennité a finalement bien traversé le temps et les épreuves. Ce lieu de culte demeure vivant contrairement à l’église Saint-André, bâtie à l’ancienne, mais désacralisée. Restent quelques décennies à patienter pour savoir si elle atteindra son centenaire.

L’église Saint-Paul extérieur et intérieur (Documents photos BT et K Neels)

Photo aérienne en 2023 (Document Google Maps)

Remerciements à l’association Historihem

Eglise Saint Paul

Au début des années 1950, l’autorité diocésaine décide de créér une nouvelle paroisse sur la plaine de Beaumont, alors en pleine transformation, et plus exactement à cheval sur les trois villes de Roubaix, Hem et Croix. Elle sera placée sous la protection de l’apôtre Saint Paul, fondateur de l’église catholique, mais avant tout tisserand et même grand patron des « bourleux ».

C’est l’abbé Jules Callens qui en sera le pasteur et, en attendant la construction de l’église, il obtient, en 1952, la libre disposition d’une vaste salle au sein des Ets Jourquin, fabricant de tissus et draperies, 51 à 79, rue Pigouche, pour la convertir en chapelle provisoire au moyen de quelques travaux d’aménagement. Un autel aux lignes sobres, niché dans une alvéole lumineuse, est posé. Des peintures enjolivent les murs et un velours est tendu sous les nefs (la verrière de l’usine) pour donner au sanctuaire un aspect plus seyant.

L’usine ayant abrité la chapelle provisoire en 2023 (Document Google Maps)
Chapelle provisoire Saint-Paul en 1952 (Document Historihem)

La chapelle est inaugurée en septembre 1952 et bénite par son Excellence Mgr Dupont, en présence de nombreux fidèles. Accompagnés de la fanfare Saint Corneille et de la chorale paroissiale Notre Dame de Lourdes, la foule se dirige en cortège de l’avenue Gustave Delory, où Mgr Dupont a été accueilli par l’abbé Callens, jusqu’à la rue Pigouche où, devant la chapelle, stationne une foule nombreuse.

Le cortège et la foule nombreuse stationnant devant la chapelle (Document Historihem)

Devant la chapelle, dont la cloche sonne à toute volée, des prières et des chants sont interprétés par la chorale durant la bénédiction. Puis la foule s’engouffre dans la chapelle et prend place sur la centaine de chaises préalablement installées. Mgr Dupont poursuit alors les rites liturgiques. La cérémonie se termine par des vêpres solennelles au son de la chorale.

L’inauguration et les ecclésiastiques durant les prières précédant la bénédiction solennelle (Document Historihem)

Très vite, les habitants du quartier prennent l’habitude d’y suivre les exercices religieux, et on y célèbre mariages, baptêmes et enterrements. Mais l’abbé Jules Callens ne perd pas de vue l’édification de la future église et se rend en Autriche, avec son architecte, pour y découvrir des églises préfabriquées vastes et robustes, en bois, y ayant vu le jour récemment. Les plans sont livrés par un menuisier autrichien : « l’Osterreichischer Holzbauverband » avec les éléments préfabriqués et l’architecte de Mouvaux, Carlos Ducoulombier, dirige le montage sur place en 1953-1954.

Un croquis de l’église et du presbytère (Document Mérimée)

Les contrats sont passées dès 1953 et 20 wagons amènent bientôt à Roubaix les éléments du futur sanctuaire qu’il ne reste plus qu’à construire. L’église, longue de 37m20 et large de 19m60, comportera une nef unique large de 16m, un vaste porche comprenant les fonts baptismaux et une salle funéraire, deux chapelles et des salles latérales servant aux enfants de choeur et aux réunions, ainsi qu’un clocher haut de 20 m. Le bois sera renforcé à l’extérieur par un crépi, ce qui le mettra à l’abri des intempéries.

Facture de l’église préfabriquée en 1953 (Document Historihem)

La plaine de Beaumont étant alors un vase chantier l’église ne peut pas être assemblée dans l’immédiat et de longs mois vont passer avant sa construction. L’abbé Callens en profite pour peaufiner ses projets à savoir la création d’une cité paroissiale : des salles d’oeuvres et des groupes scolaires en rapport avec l’importance de la population enfantine de la paroisse. Il lui faut aussi prévoir l’ameublement de l’église, ses vitraux, son chauffage, etc

Projet élaboré par l’abbé Callens (Document Historihem)

Moins d’un an après l’inauguration de la chapelle provisoire, les paroissiens assistent à la bénédiction de la première pierre de leur église définitive, au bout de la rue Carpeaux prolongée, sur le territoire de Hem. La foule prend place sur le remblai de terre tandis que le clergé pénètre à l’intérieur du choeur à l’emplacement futur du maître autel. L’abbé félicite l’architecte Carlos Ducoulombier et les artisans du travail

déjà accompli mais aussi les paroissiens venus aider à remuer la terre pour creuser les fondations.

Bénédiction de la première pierre en 1953 (Document Historihem)

Les paroissiens veulent, en effet, participer activement à la construction de leur église et un groupe de terrassiers bénévoles se constitue. Tous les soirs ce groupe d’une vingtaine d’hommes, de toutes conditions, la bêche ou la pelle sur l’épaule, s’en vont ainsi travailler « à l’église ». Le vallonnement du terrain nécessite pas mal de remblais et l’architecte accueille volontiers ce renfort des « Castors de Beaumont ».

Intervention des Castors de Beaumont (Documents Historihem)

En décembre 1953, l’ossature de la nouvelle église apparaît et son clocher se dresse déjà vers le ciel. Quelques mois plus tard, en mars 1954, le bâtiment est presque achevé et les ouvriers travaillent sur le clocher. Les murs sont composés de panneaux de bois doubles avec matelas d’air, recouverts à l’extérieur de toile bitumée, de grillage céramique et de crépi de ciment et à l’intérieur de plaques d’héraclite et de plâtre. Le chauffage est assuré par rayonnement du sol.

Ossature de la nouvelle église en décembre 1953 et le bâtiment presque terminé en mars 1954 (Documents Historihem)

Pour l’inauguration de l’église, à la Pentecôte 1954, les rues nouvelles, toutes pavoisées, de la plaine de Beaumont sont parcourues par un cortège à la tête duquel se trouve la fanfare Saint Corneille et l’Harmonie Municipale de hem, suivies par les enfants des écoles, une foule nombreuse et les membres du clergé et enfin l’abbé Jules Callens, curé fondateur de Saint-Paul suivi de son éminence le cardinal Liénart.

Le cortège se rend à la nouvelle église par les rues pavoisées (Documents Historihem)

Celui-ci fait d’abord le tour de l’église qu’il bénit avant d’entrer dans l’édifice, suivi des personnalités ecclésiastiques et civiles, pour y réciter les prières rituelles. L’abbé Callens s’adresse ensuite à ses paroissiens pour remercier tous ceux qui l’ont aidé dans la réalisation de la paroisse et la construction de l’église. Puis des vêpres solennelles terminent la cérémonie religieuse à l’issue de laquelle l’abbé reçoit, en son presbytère, le chef du diocèse et les personnalités ecclésiastiques.

La bénédiction de l’église extérieur et intérieur (Documents Historihem)

A suivre…

Remerciements à l’Association Historihem

Place de Verdun

La place de Verdun se situe dans la rue Gorghemetz au cœur du quartier de Beaumont à Hem. Sur cette place se trouvent l’église Saint-Paul depuis 1954 et un petit centre commercial depuis les années 1960. Elle a été inaugurée en novembre 1956, après une messe célébrée à l’église Saint Paul à l’occasion des cérémonies du 11 novembre par Jean Leplat, maire de la ville.

Inauguration de la place en novembre 1956 (Document Nord-Eclair)
L’église Saint-Paul à Hem en 2020 (Document Voix du Nord )

A la fin des années 1950 la cité jardin Beaumont (381 logements) a en effet vu le jour dans la plaine de Beaumont de l’autre côté de l’avenue Mozart. Il faut donc construire un minimum de commerces de proximité pour tous ces nouveaux habitants, bien éloignés du centre de la ville.

Photos aériennes du début des années 1960 puis de 1969 (Documents IGN)

Dès 1968, le Ravet Anceau fait état d’une épicerie Noréco qui reste en activité pendant une dizaine d’années, sous l’enseigne Corsaire. A cette époque, le petit centre commercial comporte également un tabac tenu par Mrs Pouille puis Baude, qui fait également librairie, papeterie, jouets et cadeaux, ainsi qu’un dépôt de teinturerie Rossel.

L’épicerie Corsaire, publicité de 1977 (Document Nord-Eclair)
Tabac Baude (Document Historihem)

Lorsque Mme Vandendorpe reprend le dépôt de teinturerie en 1971 et jusqu’à la fin des années 1980, elle diversifie ses activités et ajoute au nettoyage à sec : bonneterie, lingerie, marques Stemm et Playtex, prêt à porter, mercerie, layette, cordonnerie…

La bonneterie teinturerie Dominique, publicités des années 1970 et 1980 ( Documents bulletins d’information de Hem et Historihem)

Pour assurer un service complet le petit centre est également doté d’une pharmacie, tenu par Mme Ramette-Sabin, jusqu’à la fin des années 1970 . Cette pharmacie se révèle indispensable pour tous les habitants du quartier mais plus encore pour ceux qui n’ont pas de véhicule.

A la fin des années 1970 c’est l’enseigne Shopi qui s’installe dans le petit centre commercial de Beaumont à la place de l’ancien Corsaire. Cette enseigne alimentaire de proximité a été créée en 1973 par le groupe Promodès. L’accent est essentiellement mis sur les rayons frais dans les publicités de l’époque et l’enseigne reste en place à Beaumont pendant plus de 10 ans.

Publicités des années 1970 (avec la façade du magasin) et 1980 (Documents Nord-Eclair)

A cette époque le tabac existe toujours, géré par Mrs Mercier puis Deroo, ainsi que le magasin Dominique et la pharmacie alors tenue par Mme Lauridant-Sabin.

Puis viennent les années 1990 et l’ouverture, en 1991, un nouveau libre-service, à l’enseigne Goldy, ouvre ses portes, spécialisé dans l’alimentation : point chaud, magnifique rayon fruits et légumes, rôtisserie et boucherie, rayon crémerie sans oublier conserves, biscuiterie et liquides avec une très belle cave à bières.

Ouverture de Goldy en 1991 (Document Nord-Eclair)

Malheureusement, le centre commercial connait ensuite un gros passage à vide, notamment en ce qui concerne la supérette, abandonnée et vandalisée. Ensuite c’est sous l’enseigne 8 à 8 que la supérette de quartier rouvre ses portes en 2000, après plusieurs tristes années où l’endroit ressemblait à un cube muré au point qu’en 1997, la commune préemptait le bâtiment pour y aménager elle-même des cellules commerciales.

Suite à cela des travaux longs et coûteux avaient été entrepris pour obtenir un centre commercial tout neuf et fonctionnel, permettant ainsi la réouverture de 2 commerces : un salon de coiffure ouvert par JN Craissin, déjà installé au centre ville et une boulangerie installée par Mr Stievenard également présent au centre d’Hem.

Le guide pratique de la municipalité de 2000 fait également état d’une librairie et d’une civette tabac presse ainsi que de la pharmacie de Beaumont.

Le centre commercial (où une boulangerie existe toujours mais apparemment plus le salon de coiffure remplacé par un fleuriste : Fleurs de vanille) avec la supérette 8 à 8 en 2008 (Documents Google Maps)

La supérette quant à elle se lance sur une surface de 275 mètres carrés. Le groupe Carrefour-Promodes, par l’intermédiaire de sa filiale Prodim, a proposé cette franchise à Mr et Mme Delos, qui tenaient auparavant une supérette dans le quartier de la Bourgogne à Tourcoing.

Cette création de magasin les a tout de suite tenté avec beaucoup de produits frais, plus de 3000 références, un espace parfumerie, une cave à vins et un mobilier tout neuf. A cela s’ajoute les nombreux services offerts comme la livraison à domicile et les larges horaires d’ouverture.

Cela méritait bien une inauguration en grande pompe, en présence de la sous-préfète à la politique de la ville Anne-Gaelle Bauduin, de la conseillère municipale Claudine Dauphin, instigatrice du projet, et bien sûr de Francis Vercamer, maire de Hem.

L’inauguration de la supérette en 2000 (Documents Nord-Eclair) et une publicité (Document Historihem)

Mais en 2012, 8 à 8 ferme ses portes, fermeture heureusement suivie peu de temps après par l’ouverture d’un Proxi Super géré par Mr Rekibi qui propose à sa clientèle : épicerie classique, produits frais, fruits et légumes, un rayon bazar, un dépôt de pain, la presse et un service gratuit de livraison à domicile.

Le Proxi super annoncé par la ville en 2013 et le même magasin 3 ans puis 6 ans plus tard (Documents Magazine Tout Hem et Google Maps)

Actuellement il n’y a plus de supérette, à proprement parler, dans le centre commercial de Beaumont mais la boucherie Zino s’ est installée dans les locaux en avril 2021, gérée par Madhi Tellache, dont la famille a longtemps tenu une boucherie rue de Lannoy à Roubaix, à l’angle du boulevard de Reims. Le nouveau magasin propose également des produits d’épicerie, des fruits et légumes, des produits orientaux, de la charcuterie et des surgelés.

La boucherie Zino (Documents photo IT et Voix du Nord)

La boulangerie actuelle : l’Hirondelle 2 a, quant à elle, été ouverte en 2021 par Youssef Hernoun qui avait déjà ouvert l’Hirondelle 1 à Roubaix. A Hem, il s’est associé à Florian Peere pour rénover la boutique, vide depuis quelques temps, et la municipalité a remis le laboratoire aux normes. La boulangerie propose bien sûr pain et viennoiseries mais aussi sandwichs, paninis et pizzas pour les formules du midi.

L’Hirondelle 2 avant et après (Document FB Duman design et publicité) la boutique et les 2 gérants (Documents Voix du Nord)

Durant l’année 2020, la pharmacie de Beaumont a été reprise par Thomas Remy. C’est sans doute l’une des cellules du centre commercial qui a le moins changé depuis la construction même si des améliorations, essentiellement intérieures, ont été apportées par les différents gérants de l’officine au fil du temps.

La pharmacie de Beaumont (Documents site internet, Calipharma et photo IT)

Pour redynamiser le site de la place de Verdun, en 2020, la municipalité n’a pas hésité à investir. Ainsi une réfection complète de l’éclairage urbain a été faite, du mobilier urbain neuf a été installé. Une nouvelle aire d’amusement éco-responsable a été aménagée juste à côté du parvis de l’église Saint-Paul.

La nouvelle aire de jeux (Documents photo IT et Voix du Nord)

Mais surtout en 2021, la mairie lance un marché hebdomadaire pour répondre à une demande des habitants et renforcer le commerce de proximité du quartier. Ce marché réunit une dizaine de commerçants ambulants: rôtisserie, primeurs, bar à jus, fleuriste, fromager, boucherie, habillement…

Le marché de Beaumont (Documents Voix du Nord)

60 années après la création d’un centre commercial, indispensable dans ce nouveau quartier sorti de terre autour de l’église Saint-Paul, et malgré certains décennies plus difficiles que d’autres pour l’activité commerciale dans le quartier, le petit centre est aujourd’hui toujours actif et bénéficie du coup de pouce apporté par le marché hebdomadaire de Beaumont.

Remerciements à la ville de Hem et à l’association Historihem.

L’ Antenne Sud (suite)

Pourtant en 1985, l’antenne Sud est encore en plein chantier et, s’il est vrai qu’elle est amenée à désenclaver la zone industrielle de Roubaix-Est, elle entraînera dès lors le passage de convois de camions vers et depuis celle-ci. Elle déclenche donc toujours des réactions de rejet des habitants du voisinage dont le cadre de vie est remis en cause définitivement et en travaux pour encore au moins 2 ans.

Planquons-nous v’là l’antenne Sud (Document Nord-Eclair)

Les ingénieurs ont pensé aux arbres cependant et un ingénieur paysagiste a pris en charge « l’intégration naturelle » du projet. Des arbres et arbustes sont donc plantés en divers points le long de la voie pour faire écho à la végétation déjà implantée dans les environs ; vingt cinq essences en tout sont concernées : aulnes, bouleaux, saules, chênes…Un millier d’arbres va se greffer aux abords de l’antenne Sud rejoints par 235.000 taillis tantôt en massifs, tantôt en alignements.

Démarrage de l’antenne Sud entre le Recueil et Hempempont (Document Nord-Eclair)
Photo aérienne entre Hempempont et le Recueil en 1981 (Document IGN)

A la fin de l’année 1985, au QG des travaux de l’antenne Sud de la rue du Rivage, une importante délégation débarque sur le chantier, emmenée par Bernard Carton, vice-président du Conseil Général, comprenant des ingénieurs de la DDE, et les responsables des quelques huit entreprises avec lesquelles le Conseil Général a passé contrat, pour se rendre compte de l’avancement des travaux et s’assurer que la voie pourra bien être empruntée au 1er trimestre 1987, comme prévu.

C’est l’occasion de visiter les ouvrages d’art déjà établis : le pont en béton armé enjambant la Marque, la création d’un passage souterrain pour piétons et cyclistes dans le prolongement de la rue du Rivage, le pont de la rue du Vieux-Civron passant au-dessus de la nouvelle route, les ouvrages de la tranchée du Bon Poste qui commencent à se dessiner, sans oublier les six chemins de contournement à l’intention des exploitants agricoles des environs.

La délégation en visite et le pont enjambant la Marque (Document Nord-Eclair)

En 1986, les travaux d’implantation de la société Damart boulevard Clémenceau, débutent mais ce n’est qu’une fois l’agrandissement de l’entreprise terminé qu’en 2009 commence l’aménagement de la RD 6 et la construction de 2 giratoires. La première phase consiste en un 1er rond-point sud au niveau du carrefour dit « de la patte d’oie ». Quant à la 2ème phase, il s’agit de l’aménagement du barreau de liaison de la RD 6 entre les 2 carrefours et la création de l’accès à la zone d’activité Damart. Enfin la 3ème phase est la création du giratoire nord avec la RD 264 boulevard Clémenceau.

Le chantier de la RD 6 démarre (Document Nord-Eclair)
Vues aériennes du site en 1988 et 2011 (Documents IGN)

Enfin, le 26 Octobre 1987, l’Antenne Sud de Roubaix, attendue depuis dix ans, s’ouvre enfin entre le carrefour du Recueil à Villeneuve d’Ascq et le giratoire situé entre Lys-lez-Lannoy et la zone industrielle de Roubaix Est. Cette voie devrait être poursuivie jusqu’à Leers en 1988 et, trois ans plus tard, jusqu’à la frontière et le réseau autoroutier belge.

C’est alors qu’elle prend le nom de CD 700 pour entrer dans le répertoire des voies départementales, officiellement inauguré ce lundi matin en présence de plusieurs conseillers généraux s’agissant du plus important ouvrage routier réalisé par le département. Pour la ville d’Hem les automobilistes ne sont pas trop perturbés et le détour dû au rond-point est minime.

Le rond-point de Hem pour gagner Forest-sur-Marque ou Sailly-lez-Lannoy et Willems (Document Nord-Eclair)

En revanche, pour les cyclistes et piétons qui souhaitent rejoindre Hem depuis Forest, Sailly ou Willems, ce n’est pas la joie ainsi que titre la presse locale : il leur faut prendre l’impasse de la rue Delecroix, remonter 300 mètres le long de la voie rapide, s’engouffrer dans un passage souterrain peu engageant avec ses recoins, ses chicanes et son mauvais éclairage et encore marcher ou rouler plusieurs centaines de mètres en rase campagne avant de rejoindre le centre d’Hem.

Beaucoup sont donc tentés de « prendre des raccourcis dangereux » : soit par le rond-point qui leur est pourtant interdit, soit en traversant carrément la voie rapide à hauteur de la rue du Calvaire. Le projet de pont a été enterré car trop onéreux ! Pourtant quelques centaines de mètres plus loin le pont du Vieux Civron ne sert à rien puisqu’il mène exclusivement à six maisons le long d’une voie pavée prolongée par des chemins de terre…

Le passage souterrain, le passage rue du Calvaire et le pont du Vieux Civron (Documents Nord-Eclair)

Mais le « feuilleton Antenne Sud » n’est pas terminé pour autant car son doublement à hauteur de la ville de Hem est, en 2014, toujours prévu par le Conseil Général dont l’objectif est de désengorger l’axe reliant le quartier du Recueil de Villeneuve d’Ascq à Leers en passant par la zone industrielle de Roubaix Est et Auchan.

Il est aussi question en 2016 de remplacer l’actuel rond-point Kiabi par un « giratoire à lunettes » destiné à décongestionner le site.Le chantier est prévu pour 3 ans à compter de 2017 au moment où le transfert de la compétence voirie du département à la MEL (Métropole Européenne de Lille) se produit en janvier 2017.

Le giratoire à lunettes (Document Nord-Eclair)
Il faut attendre avant de faire sauter le bouchon (Document Nord-Eclair)

Dès lors le calendrier des travaux disparaît même si, en 2018, on connait les grandes lignes du nouveau projet : doubler la portion de la RD 700 (Antenne Sud) qui est toujours à 2 fois une voie entre le Recueil à Villeneuve d’Ascq et le rond-point « Kiabi » à Hem. Au niveau de celui-ci l’idée est d’aménager un giratoire surélevé avec la RD 700 en léger dénivelé dont le trafic ne serait donc plus ralenti par le rond-point. Les travaux pourraient commencer en 2022.

Le nouveau projet en 2018 (Document Nord-Eclair)

En revanche la liaison entre la rue Jules Guesde, l’avenue Pinay et la RD 700 avance, durant cette même année 2018. Le 1er tronçon avait été réalisé dans le cadre de la ZAC de la Blanchisserie et le terrassement et le traitement des terres sont à présent réalisés sur le prolongement de cette nouvelle voie nommée Aristide Briand.

Cette nouvelle liaison est attendue par les entreprises de la zone des Quatre Vents pour lesquelles la seule entrée est jusque là le fameux rond-point Kiabi au sud ce qui oblige les véhicules venant du nord à descendre la rue Jules Guesde pour y accéder et à la remonter pour en repartir, y occasionnant le passage de 15.000 véhicules par jour.

En réalisant un rond-point au nord de la ZAC des 4 Vents tout au bout de l’avenue Pinay et en faisant le lien entre ce rond-point et la rue Jules Guesde au moyen du prolongement de la rue Briand avec à l’autre bout une voie reliant la ZAC et la RD 700 ce flux pourrait être divisé par deux.

Le terrassement en cours en 2018 (Document Nord-Eclair)
La vue aérienne en 2023 (Document Google Maps)

En 50 ans, l’antenne Sud a donc considérablement modifié le paysage de la ville de Hem dans plusieurs de ses quartiers. Il a fallu composer, comme toujours en matière d’urbanisme, entre les exigences du trafic routier et les intérêts économiques d’une part et le cadre de vie et le bien-être des habitants d’autre part. Et ce n’est pas terminé, affaire à suivre…

L’ Antenne Sud

A l’issue de la seconde guerre mondiale Hem est un gros village aux portes de Roubaix et ne compte que 6.105 âmes. Mais 30 ans plus tard, elle totalise plus de 42.400 habitants. Prévue au Plan d’Occupation des Sols dès 1972, la voie expresse de Roubaix, dite « Antenne Sud », doit désenclaver plusieurs communes dont Hem. C’est alors l’Etat qui est maître d’ouvrage.

En 1973, la ville compte donc bien profiter des travaux de construction de l’autoroute en provenance de Villeneuve d’Ascq vers Roubaix pour aménager l’avenue de la Marne de bout en bout. Elle prévoit ainsi que la traversée de la bretelle de l’autoroute se fera par un carrefour muni de feux tricolores.

Les travaux de 1973 au débouché de l’autoroute ; on aperçoit au fond « la Banane » (Document Nord-Eclair)
Le plan de circulation au débouché de l’autoroute (Document Nord-Eclair)

En principe, les travaux de la future pénétrante de Roubaix doivent être terminés à la fin de l’année 1973 : on y roulera bientôt sur une moderne voie rapide à deux fois deux chaussées. Les carrefours seront spécialement aménagés et équipés de feux tricolores.

A Hem, le chantier s’étend presque sans discontinuité du boulevard Clémenceau à ce qui deviendra l’échangeur de Babylone, au large du Tir à Loques. Il coupe la rue d’Hem à Croix et de Croix à Hem à proximité de la brasserie Leclercq et par deux fois le vieux CD6 à proximité du restaurant La Vieille Forge à Villeneuve d’Ascq.

La nouvelle pénétrante de Roubaix (Document Nord-Eclair)

Pourtant en 1974, c’est encore l’impasse : un litige ne parvient pas à être résolu entre les promoteurs et un propriétaire hémois qui refuse la cession de deux parcelles permettant la jonction définitive, retardant ainsi l’ouverture de la voie expresse. En outre la municipalité souhaite quelques changements : repousser les feux tricolores prévus rue de Beaumont à l’avenue de la Marne, et placer d’autres feux rue de Roubaix pour les élèves de Saint-Paul.

L’impasse pour la pénétrante de Roubaix (Document Nord-Eclair)

Quoi qu’il en soit le carrefour Delory-Regnault-Fourrier-Vernet à Roubaix est aménagé pour permettre une pénétration sans souci dans le futur boulevard de Roubaix avec installation d’îlots directionnels et de feux tricolores. Ainsi tout est prêt en vue de la future ouverture du boulevard dès que le « hiatus Hempempont » sera réglé. Quant au débouché du boulevard de Roubaix vers Hem, il se fera dans un boulevard Clémenceau à sens unique à Hem.

Carrefour Delory-Regnault-Fourrier-Vernet et débouché du boulevard dans les 2 sens (Document Nord-Eclair)

En 1975, l’affaire fait les gros titres en première page de la presse locale : « l’autoroute de Roubaix ne mène toujours nulle part, un scandale qui a trop duré ». Le propriétaire du terrain, un chevilleur souhaitant conserver ses arpents de pâture, ne l’ayant toujours pas cédé, Roubaix ne peut être rattaché au réseau autoroutier et les voies jusqu’alors tracées ne mènent toujours nulle part.

Photo aérienne de 1975 (Document Nord-Eclair)

Concrètement la voie rapide est construite à Hem, entre le boulevard Clémenceau et la rue de Croix, deux kilomètres de chaussée bien goudronnée, des panneaux de signalisation indiquant la direction de Paris installés, des glissières de sécurité en place, un nouveau carrefour construit avec feux tricolores avenue Gustave Delory à Roubaix.

Pourtant la route ne sert à rien…Des barrières ont dû être installées pour en interdire l’accès afin d’éviter que motards et automobilistes ne l’utilisent comme un circuit de course ! Un hiatus de quelques centaines de mètres subsiste en effet à Hempempont empêchant la continuité entre les deux tronçons terminés de la route. Malgré une décision d’expropriation prise par les tribunaux la procédure est toujours bloquée.

Photo aérienne de 1976 du début de la voie avenue Gustave Delory à Roubaix et Boulevard Clémenceau à Hem puis à hauteur de la rue de Croix et jusqu’à Hempempont (Documents IGN)

En outre l’administration responsable des travaux a changé : l’Etablissement Public de la Ville Est (EPALE) a été déchargé des problèmes d’aménagements routiers, à présent repris en compte par la Direction Départementale de l’Equipement (DDE). Le transfert des dossiers d’un service à l’autre n’est donc pas fait pour arranger les choses !

Le Docteur Marcel Guislain, ancien sénateur de Roubaix, ayant écrit au président de la communauté urbaine pour s’émouvoir de cette situation apparemment sans issue, reçoit une réponse du directeur de la DDE précisant que l’état d’avancement actuel de la procédure permet raisonnablement de penser que le dénouement est proche…

Plan du blocage de la situation en 1975 (Document Nord-Eclair)

Le quartier du Civron est particulièrement impacté par le projet dans la mesure où plusieurs exploitations agricoles se trouveront littéralement coupées en deux par la nouvelle route obligeant les ingénieurs à prévoir la construction d’un pont pour que certains agriculteurs puissent accéder à leurs champs situés de l’autre côté de la nouvelle voie.

Ainsi est-ce le cas de deux des 3 fermes situées dans le S que forme la rue de Sailly avant d’arriver à la rue du Vieux Civron dont l’une, située à gauche de la rue très en retrait, la ferme Carette, devra cesser son exploitation en 1983, totalement expropriée pour le projet de l’Antenne Sud. Les deux autres, situées à droite et à gauche au bord de la rue, les fermes Bouche (ou ferme du Petit Sailly) et Bonvarlet (anciennement Dekeyser) continueront quant elles à exister en tant qu’exploitations.

Photo aérienne des trois fermes de la rue de Sailly dans les années 1950-1960 et dans les années 2000 et plan actuel (Documents IGN)

En 1978, on reparle de l’antenne Sud à Hem au cours d’une réunion des élus dans le quartier Hem Place et le maire Jean-Claude Provo tente de rassurer les habitants : il n’y aura pas de casse comme au Civron, l’échangeur se trouvera en face des dominos de l’avenue Delecroix puis l’antenne rejoindra le Civron en passant derrière la Briqueterie et des murs phoniques ont été promis par la Communauté Urbaine et le Département.

Réunion des élus dans le quartier Hem Place (Document Nord-Eclair)

En 1979, après défection de l’Etat, le Conseil Général reprend la maîtrise de l’ouvrage dont le financement sera pour 60% à charge du département et 40% à charge de la communauté urbaine. On parle à présent de voie rapide à caractéristiques autoroutières à vocation départementale et l’Equipement propose de lui conférer le caractère de voie expresse, à savoir avec accès réservé aux véhicules automobiles immatriculés.

En 1980, après une mise en sommeil du projet, celui-ci refait donc surface: la route doit assurer, à partir du Recueil à Villeneuve d’Ascq, une desserte directe de la zone industrielle de Roubaix- Est (Lys-Leers) et s’intégrer dans une grande boucle, sorte de super périphérique de l’agglomération roubaisienne, pour donner directement accès aux autoroutes belges, notamment celle de Tournai-Mouscron-Courtrai. Pourtant il ne s’agira plus d’une « deux fois deux voies » mais d’une double voie de 7 mètres de large avec une seule voie par sens de circulation sur pratiquement toute sa longueur.

Réunion houleuse en mairie de Hem (Document Nord-Eclair)

En février, une réunion du Conseil Municipal accueille les habitants concernés par le tracé de la voie, en présence des techniciens de la DDE. La réunion devient houleuse, les futurs riverains et agriculteurs contestant le bien fondé de cette nouvelle liaison et soulignant les nuisances qui en découleront.

Le représentant de la DDE rappelle qu’il a été procédé à une étude d’impact : recensement de l’état actuel du site, analyse des impacts positifs et négatifs de la réalisation et description des aménagements prévus pour atténuer les effets des nuisances à savoir la protection des nappes aquifères, traversées franches prévues pour les exploitations agricoles et étude acoustique pour ramener la nuisance sonore au dessus du seuil de gêne.

Un mois plus tard le Conseil municipal déclare le projet d’utilité publique et donne son accord pour le classement en voie expresse sous certaines réserves. Le Comité de Défense des riverains Antenne Sud se constitue, rassemblant les agriculteurs des communes touchées par le projet qui dégrade plus de 20 ha de terres cultivées. Tracts et pétitions s’ensuivent de même que des manifestations.

Manifestations contre le projet (Document Hem d’hier et d’aujourd’hui)
Manifestations contre le projet (Document Au temps d’Hem)

La DDE revoit son projet et il en sort 2 points très positifs : alors que le tout premier projet avec passage en remblai au Bon Poste supposait 67 expropriations dont 47 sur Hem, le projet définitif entraine 27 expropriations dont 6 sur Hem. L’antenne Sud est en bonne voie avec une réalisation effective prévue en 1983 et une estimation du trafic futur qui donne 13.000 véhicules par jour dans les 2 sens dès 1985 et environ 20.000 en l’an 2000.

A suivre…

Zone Marcel Lecoeur à Hem – 3 – le 35 rue Colbert

La ZA Lecoeur , à l’origine composée de 6 bâtiments, s’agrandit dans les années 1990, avec la construction du garage Opel dans la pointe située entre les 2 bretelles d’accès et de sortie de la voie rapide. Sur les photos panoramiques de l’époque on constate clairement que le terrain est vierge en 1988 et construit en 1995.

Photos aériennes de 1988 et 1995 (Documents IGN)
Porte-clef publicitaire du garage avec n° de téléphone à 8 chiffres donc antérieur à 1996 (Document collection privée)

L’automobiliste qui prend la sortie Hem arrive donc face au garage à la fin de la voie rapide. Le distributeur Opel Automobile de Roubaix est un très grand garage à la fois concessionnaire Opel puis aussi Kia et Chevrolet mais aussi un service personnalisé aux particuliers et aux entreprises pour l’entretien des véhicules et les travaux de carrosserie toutes marques.

Photo aérienne en gros plan (Document collection privée) et rue Colbert en 2008 (Document Google Maps)
Photo de face à la sortie de la voie rapide (Documents collection privée)

Le garage a recours aux publicités classiques de la marque mais aussi à des formes publicitaires plus inhabituelles telles qu’un défilé dans les rues avec Francis Vercamer, maire de la ville, à bord du véhicule, lors d’une braderie.

Publicités classiques de la marque en 1995 et 2005 (Documents site internet)
Défilé rue Coubronne un jour de braderie (Document collection privée)

Mais en 2014 le garage Opel n’est plus qu’un souvenir et l’entreprise Automobile de Roubaix sera radiée du Registre du Commerce et des sociétés un peu plus tard. La vitrine de la Zone Marcel Lecoeur change de visage avec l’installation d’un Carrefour Drive dans la zone où se trouve déjà installé le Leclerc Drive.

Carrefour Drive en 2014 (Document Google Maps)

Le système est le même pour les 2 enseignes en ce qui concerne la récupération des commandes mais Carrefour, à l’inverse de Leclerc, bénéficie d’une surface intérieure plus grande où les produits peuvent être stockés.

Carrefour drive (Document site internet)

La concurrence est rude et Carrefour Drive rue Colbert ferme 2 ans plus tard. Ce n’est qu’en 2019 que Carrefour Drive Market prend le relais avenue du Général Leclerc à Hem. A cette occasion des photos de l’inauguration sont diffusées par la municipalité.

Carrefour Market Drive en 2019 (Document Ville de Hem)

Commence alors une longue période où le 35 rue Colbert reste vacant et derrière les grilles fermées sont entassés de grosses pierres pour empêcher le parking d’être squatté. Triste vitrine pour les automobilistes qui arrivent sur Hem ou en partent que cette friche de plus en plus taguée et dégradée au fil du temps…

(Les pierres entassées derrière les grilles rue Colbert en 2017 (Document Google Maps) (Document Google Maps)Vues de la friche des 2 côtés de l’avenue de l’Europe en 2020 (Document Google Maps)

Enfin en Mars 2021, des travaux de réhabilitation du bâtiment commencent. La chaîne de distribution Grand Frais a choisi le site hémois à l’abandon depuis des années pour y établir un nouvel établissement. Un bâtiment de 997 mètres carrés va abriter les 5 rayons alimentaires usuels de la marque: fruits et légumes, épicerie, poissonnerie, boucherie et fromagerie.

Le bâtiment en travaux en mars 2021 (Document Voix du Nord) avec une ouverture prévue en juin 2021 (Document Google Maps)

L’ouverture a en effet lieu début juin 2021 et une boulangerie Marie Blachère s’installe dans le bâtiment qui jouxte le nouveau Grand Frais faisant du 35 rue Colbert un centre alimentaire complet.

Les 2 bâtiments côte à côte et le Grand Frais en gros plan (Document collection privée)

Remerciements à la Ville de Hem

Zone artisanale Marcel Lecoeur à Hem – 2

Puis, dans les années 2000, le n°2 rue Colbert abrite, pendant 16 ans (entre 2002 et 2018), les Cafés Richard, torréfacteur-spécialiste au service des professionnels de la restauration, et fabricant-grossiste en machines à café.

Photo de l’entrée rue Colbert et du côté avenue de la Marne en 2008 (Documents Google Maps)
Publicité (Document publicitaire Tout’Hem)

Ensuite, des activités sportives se développent dans la ZA qui accueille notamment l’Orange Bleue au n° 27 de la rue Colbert. Ce club c’est : 700m² dédié au sport dans une ambiance conviviale et familiale. Il se compose d’un espace Cardio et Musculation avec plus de 50 postes de travail.

Photo du bâtiment abritant l’Orange bleue (Document Google Maps)

Des coachs diplômés d’état, sont à la disposition des adhérents pour les accompagner quel que soit leur objectif (perte de poids, remise en forme, préparation sportive, renforcement musculaire…). Et pour les détendre après les séance, un sauna est également mis a leur disposition.

Photos intérieures de l’Orange Bleue (Documents site internet)

Enfin dans les années 2010, arrive à Hem, au 37 rue Colbert, après ceux de Wattrelos et Neuville-en-Ferrain, le drive de la société Leclerc, sur le terrain que longe l’avenue de l’Europe.

L’enseigne y a repris un bâtiment déjà existant d’une centaine de mètres carrés dans lequel elle a installé une chambre froide et de congélation pour conserver au mieux les produits. Les livraisons se font, plusieurs fois par jour, depuis l’entrepôt central géré par le magasin de Wattrelos.

Photos du Drive Leclerc (Documents Google Maps)
Publicité (Document Tout Hem)

En 2012, une salle de réception s’installe également dans la ZA, au n° 41-43, à savoir : La Renommée, disponible pour les mariages, communions, baptêmes, anniversaires et réveillons, avec ou sans service traiteur. Elle ferme malheureusement ses portes quelques années plus tard.

Photo en 2012 (Document Google Maps) et Publicité (Document tout Hem)

Actuellement il s’agit donc plus d’une zone d’activités que d’une zone artisanale puisqu’elle abrite à la fois surtout des commerces et des activités sportives et culturelles.

Ainsi en lieu et place du magasin d’usine Kway se trouve, depuis 2013, le magasin Label Vie, enseigne engagée dans le développement durable depuis plus de 20 ans qui propose dans ses rayons de nombreux produits Bio : épicerie, fruits et légumes frais, crémerie, boissons, surgelés, compléments alimentaires et même produits pour bébés, ainsi qu’une boucherie et une boulangerie artisanales.

Photos en 2015 depuis la rue Colbert et depuis l’avenue de l’Europe (Document Google Maps)
Publicité (Document Tout Hem)

A ses côtés, l’entreprise Vélonline qui y propose depuis 2006 une large gamme de vélos généralistes : VTT, VTC, route, fitness, BMX, électriques et pliants. Des modèles plus originaux comme les tandems, tricycles et fat bike y sont également disponibles. En plus de son site e-commerce, Velonline dispose de deux magasins dans le nord de la France (à Hem et Marcq-en-Barœul).

Photo Velonline au 3 rue Colbert (Document Google Maps)

Depuis quelques années s’est installée au n° 27 la Pantoufle à Pépère qui propose des charentaises et des mules en feutrine. Avant cette aventure, Barbara travaillait dans le milieu de la formation et Arnaud était déjà dans l’univers du textile. Ce dernier possédait une boutique de vêtements, d’esprit marin, dans le quartier du Vieux-Lille.

Photos intérieures et logo La Pantoufle à Pépère (Document site internet)
Photos extérieur façade et arrière du bâtiment (Documents collection privée)

Enfin, l’école de danse fondée par Abda N’Diaye, Ndidance, installée au 41 rue Colbert à la place de La Renommée, compte plusieurs centaines d’élèves de 5 à 50 ans, une quinzaine de professeurs et des antennes à Hem et à Dakar.

Photos de Ndidance (Documents Google Maps et site internet)
Photo de Abda N’Diaye (Document La Voix du Nord))

A ce jour les automobilistes qui empruntent la voie rapide pour venir à Hem ou pour quitter la ville vers l’autoroute, longent donc, avenue de l’Europe, une zone d’activités toujours en mouvement 40 ans après sa construction et qui abrite, en plus des bâtiments initialement construits, un numéro 35 rue Colbert qui fera l’objet d’un prochain article.

Plan de la zone aujourd’hui (Document IGN)
Photo aérienne de la zone (Document Google Maps)

Remerciements à André Camion et Jacquy Delaporte pour leur ouvrage Hem d’hier et d’aujourd’hui ainsi qu’à la Ville de Hem

La Bonnerie

Suite d’un précédent article intitulé « La Roseraie »

Dans les années 2000, le bâtiment en L que l’on voit sur toutes les photos aériennes est habité par une famille. Il n’a quasiment pas été modifié si l’on excepte le campanile qui figurait au sommet d’un toit et a disparu. En témoignent les photos comparatives ci-dessous.

CPA et photos comparatives prises en 2000 (Document collection privée)

En face de ces bâtiments, de l’autre côté de la rue de Croix un ensemble de bâtisses, possiblement des écuries ou étables à l’origine, que l’on aperçoit également sur les photos aériennes, existe toujours. Il s’agit à présent d’habitations. Enfin le château quant à lui abrite les établissements NordNet et n’a pas subi de modifications apparentes de l’extérieur.

CPA et photos prises en 2000 (Document collection privée)

NordNet est une entreprise de télécommunications implantée dans la métropole lilloise, à Hem depuis 1995. La société a domicilié son siège social à Hem dans l’ancien château de la Roseraie, dénommé dès lors Château de la Bonnerie.

Photo du Château de la Bonnerie côté rue en 2008 et côté jardin en 2017 (Document Google Maps et Historihem)

Son fondateur, Thierry Tarnus a choisi ce nom car il veut que sa société apporte internet aux gens du Nord ; de fait il est le premier fournisseur d’accès internet dans le Nord et rencontre un énorme succès qui le conduit à céder sa société au groupe France Telecom en 1998, soit 3 ans après sa création.

En 2000, Nord-Eclair rencontre le directeur technique de l’entreprise en pleine croissance. Dominique Uzun explique comment les « entreprises du coin » ont très vite manifesté leur intérêt pour une entreprise proche d’elles et pouvant leur apporter un service direct. Ainsi leur client historique s’avère être « Les 3 Suisses » situés à 1 km à vol d’oiseau de l’établissement de Hem.

Dominique Uzun directeur technique en 2000 (Document Nord-Eclair)

En 2016, NordNet a la réputation d’être le fournisseur d’accès internet qui a su se développer dans le domaine de la sécurité des données et de l’accès au réseau même depuis les lieux où le numérique ne va pas. C’est le leader de l’internet par satellite et l’entreprise se positionne également sur la fibre optique. Deux ans plus tard l’entreprise ferme son établissement de Hem et le siège social de l’entreprise est transféré à Villeneuve d’Ascq.

Photos du château après le départ de Nordnet côté rue et côté jardin (Documents Google Maps)
Photos aériennes des années 2000 et 2021 (Photos IGN et Google Maps)

Depuis un programme immobilier « Château de la Roseraie » y est en cours. Il va s’agir d’une résidence de standing, proposant des appartements du studio au T5 voire T6 ou plus…Le slogan : « Vivre la vie de château, dans le confort moderne avec le charme de l’ancien ».

Des prestations de qualité sont vantées : façade en briques et pierres de taille, ferronnerie, couverture ardoise et zinc, jardins privatifs, ascenseur, hall d’entrée sécurisé, places de stationnement sécurisées…La mise à disposition des biens est prévue en 2023.

Plan provisoire, château côté jardin et une vue de l’intérieur (Documents le guide du neuf)
Photos intérieures du château à rénover (Documents Richou Investissements)

En Mai 2022, des panneaux annonçant les futurs travaux sont apposés de chaque côté de l’entrée de l’allée et le portail d’accès au château est clos. Celui-ci semble à l’abandon et ce domaine autrefois prestigieux dégage pour l’instant un parfum de désolation…

Photos de Mai 2022 (Documents collection privée)

Remerciements à l’association Historihem